La fontaine de Jouvence
Scénario : tourné aux studios de Paris Studios Cinéma et dans le Lot-et-Garonne, ce film reflète déjà la hantise de la pollution et la quête de la tranquillité et du bon air de la campagne...
Par
le 10 déc. 2014
5 j'aime
2
Après avoir lu récemment "la terre qui demeure" de Claude Michelet (1965) qui racontait l'histoire de deux paysans attachés à leur terre qui faisaient face à un promoteur mais aussi à tout le village, j'ai voulu revoir "tout l'or du monde" de René Clair (1961) qui mettait en scène un paysan qui s'opposait aussi à un promoteur et au village dans son obstination de ne pas vouloir céder sa terre et ainsi empêcher le juteux projet immobilier de se réaliser.
Bien sûr, René Clair est sur un registre beaucoup plus comique que le romancier mais en définitive, l'objectif et le sens du film sont les mêmes dans les deux cas.
Surtout on se rend compte à revoir le film que René Clair raconte une histoire complètement actuelle, un brin satirique, avec les promoteurs aux dents longues qui usent de la publicité et des médias pour convaincre le public de l'intérêt du projet. Sauf que parfois, ces méthodes (médias et publicité) peuvent se retourner contre soi grâce à l'ingénuité des gens manipulés. Il faut bien qu'il y ait une morale favorable aux petites gens.
Bourvil interprète un triple rôle en jouant les personnages du père Matthieu Dumont, vieux paysan, acariâtre et têtu, son fils, Toine, qui garde les moutons et un autre fils parti faire fortune en Argentine. Bourvil retrouve un rôle de benêt (dans le personnage de Toine) mais un benêt qui finit par tirer son épingle du jeu. Evidemment.
Face à lui, le duo de promoteurs interprétés par un Philippe Noiret – jeune – et un Claude Rich – séduisant. Les deux jouent la partition comme tout bon marchand de foire qui se respecte. L'un (Claude Rich) rabat et l'autre (Philippe Noiret) concrétise (et empoche). Bref, de vraies crapules capables de tout pour leur juteux projet.
J'aimerais citer aussi le personnage de Rose qui joue le personnage de la serveuse du bistrot du village, secrètement amoureuse de Toine, le fils Dumont qui garde les moutons et qui n'ose pas lui parler. L'actrice qui tient le rôle est Annie Fratellini, la célèbre clown, qui ici joue un rôle très touchant.
Le film est plutôt bien monté avec des mouvements de caméras intéressants qui contribuent à une réalisation plaisante qui se laisse agréablement regarder. En particulier, je pense à la scène étonnante où le niveau des bouteilles de vin baisse à vue d'œil lors du banquet après l'enterrement du père Dumont…
Et puis, pour finir, Bourvil est vraiment un acteur qui possède un sens du comique tout en restant très attachant. Un film avec Bourvil c'est toujours bon à prendre …
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1961 et Films Terroir
Créée
le 6 mai 2022
Critique lue 131 fois
7 j'aime
D'autres avis sur Tout l'or du monde
Scénario : tourné aux studios de Paris Studios Cinéma et dans le Lot-et-Garonne, ce film reflète déjà la hantise de la pollution et la quête de la tranquillité et du bon air de la campagne...
Par
le 10 déc. 2014
5 j'aime
2
L'argent n'est pas un but pour tout le monde, certains ont d'autres valeurs. Ce paysan veut comme ses ancêtres léguer sa terre à sa descendance. Pour lui c'est plus qu'une tradition, c'est dans...
Par
le 14 avr. 2024
2 j'aime
Amusant. Pas extra, ce scénario, non pas que l'idée soit mauvaise, mais simplement que les scènes ne sont pas poussées assez loin sur le terrain de la comédie ; c'est gentil, on sourit, mais on ne...
Par
le 25 mars 2021
2 j'aime
Du même critique
Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...
Par
le 23 avr. 2022
26 j'aime
9
C'est vers l'âge de vingt ans que j'ai lu ce livre. Pas par hasard, je me souviens très bien qu'un copain me l'avait recommandé. J'avais bien aimé. Cependant, je n'ai jamais éprouvé le besoin de le...
Par
le 7 avr. 2023
25 j'aime
33
1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...
Par
le 13 nov. 2021
25 j'aime
5