Un homme d'affaires séducteur, qui n'arrête pas de mentir, se fait passer par un quiproquo pour un handicapé, et il va rencontrer une femme qui est réellement dans un fauteuil roulant.
Il ne faut jamais dire jamais, on peut changer d'avis, rien n'est gravé dans le marbre... je pourrais continuer longtemps, mais parce qu'une partie de l'histoire se passe à Lourdes, je peux le dire ; avec ce film, il s'est passé un miracle, j'ai aimé un film avec Franck Dubosc !
Je ne connais pas vraiment l'homme de scène, mais ce qu'il avait fait au cinéma me semblait être la caricature du beauf, une version 2000 (et plus...) d'Aldo Maccione en moins réussi. Et là, pour son premier film en tant que réalisateur, il a su taper juste à la fois sur le handicap, sans oublier d'être méchant, donc drôle, et qui n'a pas oublié de faire du cinéma. Comme l'atteste le diner entre lui et Alexandra Lamy, laquelle est très bien, et joue elle aussi un double jeu, car elle se rend compte peu à peu qu'il n'est pas handicapé, car elle observe ses chaussures bien trop usées, mais il y a comme un soupçon de magie dans cette relation.
Et puis, à l'instar d'Une heure de tranquillité, sorti quatre ans plus tôt, il y a une scène très touchante, presque sortie hors contexte, qui sont les retrouvailles entre Dubosc, et Claude Brasseur qui joue son père. Ce dernier était déjà malade au moment du tournage, et il tourne ce qui seront ses derniers plans au cinéma avec beaucoup d'auto-dérision sur son propre handicap, et qu'il est lui aussi équipé, comme certains le sont d'un fauteuil ; il se fait pipi dessus, mais porte des protections. D'ailleurs, la scène qu'on voit au générique de fin concerne là aussi Brasseur et Dubosc qui se conclut par un grand éclat de rire, ce qu'on doit garder comme image de ce grand acteur.
Comme le titre le suggère, on pense aussi à Menteur, menteur dans le sens où Dubosc ne peut s'empêcher de mentir, jusqu'à ce que les pirouettes ne fonctionnent plus, et le tout est fait avec une certaine justesse, sans vulgarité ni beaufitude. J'en fais peut-être un peu trop, mais oui, le réalisateur et l'acteur m'ont étonné en bien dans le sens où c'est une comédie romantique dans le sens premier du terme, où Lamy veut y croire malgré qu'il lui ment et qu'elle s'en rend compte ; car elle est heureuse qu'on l'aime pour ce qu'elle est et non par pitié.
Le seul gros défaut au film étant toute absence de François Feldman, mais pour un premier film, et compte tenu de ce qu'il a tourné auparavant, c'est miraculeux.