Si Dieu le veut
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le 14 oct. 2016
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Tommaso est un cardiologue très réputé,très riche et très désagréable qui mène son monde à la baguette,que ce soit au boulot ou à la maison.Quand son fils Andrea révèle son intention de devenir prêtre,ce scientifique férocement athée pète les plombs et se rapproche de Pietro,le curé qu'il juge responsable de cette vocation,afin de prouver que c'est un charlatan et de le discréditer aux yeux du fiston.Ce premier film d'Edoardo Falcone est une bonne surprise,et elles sont rares en provenance du ciné italien contemporain.Le réalisateur a coécrit le scénario avec Marco Martani,auteur d'un excellent thriller,"Béton armé",en 2007,et c'est RAI Cinema qui produit.Le film part d'entrée sur le ton de la comédie déjantée et passe au lance-flammes le milieu de la bonne bourgeoisie prétendument démocrate et tolérante qui se comporte en réalité de manière brutale et méprisante.Tommaso cristallise en quelque sorte les défauts du bobo post-moderne vu de l'intérieur.Autoritaire et cassant avec ses subordonnés et ses patients,il ne l'est pas moins avec sa femme,sa fille,son gendre et sa domestique.Seul son fils échappe à sa morgue,et c'est pourtant lui qui va le décevoir en franchissant la ligne rouge.Car si le papa,qui se veut ouvert,est prêt à accepter beaucoup de choses,il croit d'ailleurs au début que son fils est homo,il est révolté par son désir d'entrer dans les ordres.Dit comme ça,ça parait assez plombant mais l'histoire est traitée sous l'angle d'un humour ravageur et incorrect des plus réjouissants.Les réflexions de l'odieux personnage principal,qui ne ménage jamais ses interlocuteurs,sont d'une drôlerie absolue,et sa famille est un concentré non négligeable de tarés en tous genres,de l'épouse alcoolo-dépressive qui combat le vide de son existence en parrainant à la chaîne des enfants du Tiers-Monde à la fille superficielle et feignasse en passant par le gendre totalement idiot,l'échantillonnage est assez conséquent.Les manigances de Tommaso pour apprivoiser Pietro valent leur pesant d'hosties,avec en point d'orgue la grandiose scène de la fausse famille de dégénérés dans le faux appartement.Tout part en vrille dans la vie du médecin,sa femme reprend les luttes gauchistes de sa jeunesse,sa fille se met à son tour à la religion,son fils ne change pas d'avis et le cureton finit par le griller.C'est là que le film faiblit en opérant un virage qui lui fait quitter les rivages de la comédie déjantée pour se diriger vers ceux du mélo rédempteur.Sous l'influence du solaire Pietro,une sorte de prêtre-ouvrier bonimenteur d'amphithéâtres,Tomaso va revoir peu à peu ses jugements inflexibles,reconnaître les torts qu'il a fait aux siens pour finir peut-être pas par croire en Dieu,mais au moins par douter et nouer une amitié avec celui qu'il considérait comme son ennemi.Cette deuxième partie du film recèle de bons moments mais n'a pas l'ironie dévastatrice de la première,d'autant que ça se termine de manière énigmatique et qu'on reste dans l'expectative concernant le sort d'un des personnages principaux.Il est à noter que la religion catholique est présentée ici de manière relativement positive,ce qui est somme toute plutôt rare dans le cinéma actuel.Les acteurs sont peu nombreux mais ils sont très bons.Ils sont dans l'ensemble peu connus chez nous,à l'exception du séduisant Alessandro Gassman,le fils de Vittorio,inattendu en curé de choc,et de Laura Morante qui fait très bien l'épouse négligée à la dérive.La vedette c'est Marco Giallini,inconnu en France mais formidable comédien qui porte brillamment le film.Ilaria Spada est convaincante en idiote influençable,et elle est mine de rien très belle,ce n'est pas un hasard si c'est la meuf de Kim Rossi Stuart.Son mari est incarné par Edoardo Pesce,qui forme avec Giuseppina Cervizzi,l'infirmière obèse,et Carlo de Ruggieri,le détective à la godille,un hilarant trio d'imbéciles déchaînés.Seul le fade bellâtre Enrico Oetiker,qui interprète Andrea,n'est pas à la hauteur de la situation.
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le 29 avr. 2021
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