René Pujol met en scène un de ses nombreux scénarios, lesquels, pour ce que j'en connais, sont soit extravagants, soit simplistes. Celui de "Tout pour rien", nommé également "Le petit carambouilleur", appartient la deuxième catégorie.
Le film est complètement dédié à la personnalité comique de Duvallès, un comédien trop méconnu que j'aime beaucoup, y compris dans ses nombreux rôles dans des nanars. L'acteur, expert en ingénuité et en mines ahuries, incarne ici un fonctionnaire des impôts tout juste -et injustement- révoqué qui devient l'homme de paille d'un couple d'escrocs profitant que le dénommé Jean Durand est naïf, couard, autant que pas très malin. Les textes, parfois caustiques, lui vont très bien et caractérise un type effacé.
Le sujet ne porte pas loin et, pourtant, les mésaventures de Duvallès sont plaisantes -surtout face à un Alerme jouant les fournisseurs floués- qui mettent en valeur le tempérament de l'acteur, lequel n'en fait pas trop, est rarement dans le cabotinage. Duvallès est passé maitre dans la composition de personnages qui subissent. Il est savoureux dans cette addition artificielle de petits incidents qui forment le scénario.