Après 3 mois de fermeture des salles, le premier film de Jean-Pascal Zadi doit s'afficher comme le sauveur des exploitants en ramenant le public dans les salles avec une comédie populaire, tranchante et également intelligente. Porté aux nues par les critiques ciné de l'hexagone, et étant motivé par une bande-annonce percutante, c'est donc sans trop de risques que je me suis rendu dans les salles obscures, masque au visage, en ce mercredi ensoleillé.
J'aurais peut-être dû rester en balade ce jour-là.
Tout simplement noir est avant tout une mauvaise comédie. Premièrement, il ne m'a fait sourire qu'à quelques rares moments dans le film, et ces dits moments sont ceux où le personnage principal n'intervient pas, ou très peu. Des scènes où les vannes et sous-entendus racistes s'enchaînent au sein d'une même minorité, et qui se permet de se moquer gentiment du cinéma français.
Et quand vient le moment où Jean-Pascal Zadi intervient, consulter un dentiste va s'avérer nécessaire. Non pas pour les dents du bonheur de l'acteur principal, mais pour le grincement de dents permanent que ce film inflige au spectateur.
Car le seul ressort humoristique de ce film repose sur le malaise. A une dizaine de reprises, JP (pour faire plus court) va à chaque fois torpiller tout seul son propre projet de marche noire en s'enfonçant de plus en plus dans un cliché raciste, alors qu'il est lui-même noir. Autant une maladresse, ça passe. Deux, ça fait beaucoup. Tout le film, on a qu'une envie, c'est juste de partir. Car le malaise ne fait pas rire, il est contagieux, et on a pas l'envie de suivre ou de rester avec une personne qui ne cesse de s'enfoncer dans ses clichés "involontairement" racistes.
C'est le problème du film : il est impossible de s'attacher émotionnellement au personnage, il est impossible d'avoir de l'empathie pour lui au vu de son comportement "auto-enfonceur". Et ce ne sont pas les scènes supposées touchantes avec sa famille, ou
la scène à la fin du film totalement typée ACAB où il se fait coffrer et arrêter gratuitement par les flics dans la rue
qui vont changer la donne. JP incarne au sens le plus simple du terme un connard, plus qu'un raciste.
Le film m'a donc paru très répétitif et long (j'ai regardé 4 fois mon téléphone pour voir l'heure, sur un film d'1h30 crédits inclus), et aucun guest n'arrive vraiment à sauver cette comédie - sauf s'il s'engueule avec un autre guest. Celui qui est censé porter ce film est au final comme son personnage : il l'enfonce dans le malaise le plus profond.
Et ce n'est pas avec cette "comédie" que le box-office se portera mieux en cette période difficile...
Un film tout simplement naze.