Toutes les couleurs du vice par StéphaneE
Après L'Etrange vice de Mme Wardh, Sergio Martino, qui vient de réaliser La Queue du Scorpion, remet le couvert et engage à nouveau Edwige Fenech, George Hilton et Ivan Rassimov pour un giallo hors du commun, qui joue avec les codes du genre mais les place dans un environnement satanique et inquiétant, nous proposant la rencontre de l'univers de Rosemary's Baby et du thriller à l'italienne. Toutes les Couleurs du Vice s'avère être un excellent long-métrage, parfaitement maîtrisé techniquement, doté d'un casting solide et qui bénéficie donc d'une ambiance particulièrement tendue et angoissante. Edwige Fenech, belle à se damner et d'une sensualité rare, se retrouve en fâcheuse position, devenant la cible d'une secte sataniste qui compte bien ne pas la lâcher d'une semelle. L'actrice prouve à nouveau qu'elle n'est pas qu'un superbe corps qu'on exhibe dans des comédies érotiques mais qu'elle a un réel talent, notamment pour incarner la peur à l'écran. Comme dans Rosemary's Baby, le décor principal est l'imposant immeuble où vit l'héroïne et certaines scènes se déroulant dans ce lieu sont admirables, avec un suspense à couper au couteau. Le film fait la part belle à l'onirisme, à l'ésotérisme et on ne sait plus trop si les personnages qui poursuivent Edwige Fenech sont réels ou issus de l'imagination défaillante de cette dernière. Sergio Martino a hissé encore d'un cran son talent avec ce film, qui pourrait bien être son oeuvre la plus réussie. Toutes les Couleurs du vice, un film à visionner de toute urgence pour ceux qui ne l'ont pas vu !