Ça ne va vraiment pas fort pour Jane. Entre les souvenirs de l'assassinat de sa mère qui refont surface, et la perte récente de son foetus suite à un accident de voiture, la jeune femme est très troublée et fait de violents cauchemars.
Son compagnon la bourre de médicaments. Sa sœur lui fait voir un psychiatre. Et sa voisine lui propose une messe noire orgiaque (!). Sachant que l'on est dans un giallo des 70's, je vous laisse imaginer quel solution fonctionne le mieux...
Sergio Martino reprend une partie de la distribution de "Lo strano vizio della signora Wardh", mais ce film s'en détache bien. "Tutti i colori del buio" navigue en fait entre le giallo et le thriller psychologique.
Et c'est clairement sur l'ambiance qu'il est le plus réussi, avec de très bonnes idées de mise en scène. Dès les premières minutes de par son introduction littéralement cauchemardesque. Puis toutes les scènes baroques qui vont s'en suivre.
Des grands angles, des décors écrasants bien exploités, quelques éclairages bien trouvés (lumières rouges ou vertes, surexposition...). Et la BO flippante de Bruno Nicolai. De quoi produire plusieurs scènes inquiétantes, telles celles autour de la secte.
Et puis Sergio Martino exploite cette atmosphère pour bien distiller son mystère. On n'est pas dans le giallo qui tourne en rond histoire de meubler avant le twist.
Sans compter la bonne utilisation des comédiens. La sublime Edwige Fenech, dont la fragilité apparente et la sensualité seront largement utilisées... et évidemment érotisées. Sergio Martino n'a pas pu résister à également sexualiser Susan Scott, elle-aussi présente. Chez les messieurs, George Hilton en compagnon largué. Et Ivan Rassimov en stalker des plus louches.
Du giallo de très bonne tenue.