Qui a dit que Bergman n’avait pas d’humour ? Le problème c’est justement qu’on préfère quand il en a moins. Je ne sais pas ce qu’il avait fumé ici, mais pour pondre cette farce pataude et hallucinogène, tout en gag, grimaces et pyromanie il fallait que ce soit de la bonne. Si le jeu est volontairement outré et théâtral, les décors le sont aussi : princiers, colorés, artificiels. Mais le cinéaste s’amuse beaucoup à glisser un peu partout des idées de cinéma libre entre adresse caméra, accélérations, insertions de cartons et autres délires de montage, façon Tati et Keaton. Reste qu’entre Le Silence et Persona, cette histoire de critique musical tentant d’écrire la biographie d’un grand violoncelliste à sept femmes est une bien anodine récréation, parfois rafraîchissante, au détour d’une loufoquerie étirée, mais souvent absconse.