Tout d’abord il faut savoir qu’à sa sortie, ce long-métrage était considéré comme une prouesse technologique. En effet il s’agit du premier film d’animation entièrement réalisé en images de synthèse à l’aide d’ordinateurs. Cette performance qui a fait rentrer le film dans l’histoire du cinéma est dû à trois personnes : George Lucas, Steve Jobs et John Lasseter.
Il faut savoir que Pixar n’aurait jamais pu voir le jour sans le célèbre créateur des sagas Star Wars et Indiana Jones puisque Pixar a été créé en 1979 sous le nom de Computer Graphics Group (une division informatique de Lucasfilm). C’est en 1986, peu de temps après son départ que Steve Jobs décide de racheter cette société et la renomme Pixar le 03 février 1986.
A l’origine, Pixar était une entreprise de matériel informatique dont le principal produit était le Pixar Image Computer. Cependant cet ordinateur n’a jamais vraiment marché et pour éviter la banqueroute à cause de ses problèmes financiers la petite société se fait connaitre grâce à des spots publicitaires pour de grandes marques qu’elle a pu obtenir grâce au travail de John Lasseter sur des courts-métrages tels que Luxo Jr, Tin Toy et Knick Knack qui mettent en avant les capacités de l’animation par ordinateurs.
Malgré un certain succès critique, le succès commercial ne vient pas et en 1991 après des pertes économiques et des licenciements, Pixar signe un premier partenariat avec Disney pour produire trois longs-métrages. Et devant le succès de Toy Story, la Walt Disney Company signe avec Pixar un accord pour coproduire cinq long-métrages d’animation totalement en images de synthèse sur les dix prochaines années. C’est donc le début d’un long partenariat avec un vrai succès critique et commercial qui se concrétisera le 24 janvier 2006 lorsque Disney rachète Pixar pour 7,4 milliards de dollars.
Comme d’habitude, je vais commencer par l’histoire donc ici elle n’est pas spécialement originale mais elle est drôlement efficace puisque lorsqu’on était plus jeune, on jouait tous avec nos jouets en les faisant parler ou en leur faisant faire des actions comme Andy le fait au début du film. Cependant j’ai bien aimé la rivalité qui s’installe au fur et à mesure du film entre Woody et Buzz puisqu’elle apporte une touche « sombre » dans ce film d’animation, surtout dédié aux enfants. En effet on a un Woody qui est jaloux de l’arrivée de Buzz puisque ce dernier devient rapidement le préféré d’Andy et ne joue plus avec le célèbre cow-boy. Donc ce dernier organise un plan afin de redevenir le favori d’Andy en voulant se débarrasser de ce Ranger très gênant. Mais le plan tourne mal et ils finissent par atterrir dans la chambre de Sid (un garçon qui détruit ses jouets ou qui en fait des expérimentations). Bref c’est un véritable cauchemar pour nos deux héros mais surtout pour Woody qui se met à regretter d’être en arriver là et d’avoir été aussi dur avec Buzz. On a donc deux personnages principaux totalement à l’opposé l’un de l’autre.
On a d’un côté un cow-boy qui vit dans le monde réel et qui essaye de rester le favori d’Andy même si il ne laisse rien paraitre du fait de son rôle de « chef de chambre d’Andy ». Il est attaché à chacun des jouets de la chambre d’Andy. Et de l’autre on a un Ranger de l’Espace solitaire, à la pointe de la mode des années 80-90, qui croit être le seul Ranger au monde et que StarCommand attend son retour. Ce qui contribue aussi à accentuer le « décalage temporel » entre Woody et Buzz est leurs oppositions de style. En effet, d’un côté on a un cow-boy (symbole du jeu « policiers vs voleurs ») et de l’autre un astronaute avec plein de gadgets technologiques et sophistiqués qui passe dans des pubs TV. De plus Buzz pourrait faire office de héros d’une série de science-fiction (genre beaucoup plus en vogue que les westerns).
Parlons maintenant des personnages secondaires tous plus attachants les uns que les autres : Bayonne le cochon tirelire, Mr Patate toujours en train de râler, Rex le dinosaure qui a peur, Zig-Zag le chien à ressort, La Bergère : petite amie de Woody sans oublier les petits soldats ou les Martiens. Ils apportent tous car ils se complètent assez bien, aucun personnage ne sert à rien ou n’est là pour faire de la figuration.
Le graphisme et les effets visuels du premier long-métrage Pixar sont à mon sens bon voir très bon puisque les jouets ont l’air plus vrai que nature, les décors de la ville sont eux-aussi travaillés et détaillés mais le petit point faible reste les humains excepté Sid qui est quand même assez effrayant. Mais on a bien vu que Pixar a du mal avec les humains puisque quand ils pouvaient ils se sont arrangés pour filmer leurs jambes (on ne voit presque jamais la tête de la mère à Andy).
La musique de Randy Newman est sans fausse-note et accompagne à merveille les sentiments ressentis par notre bande de jouets préférés. Mention spéciale à « You’ve Got a Friend in Me » qui rentre tout de suite dans nos têtes. La version française de Charlélie Couture n’est pas en reste non plus.
Bref ce premier long-métrage des studios Pixar (sorti en France le jour de ma naissance !) est une réussite complète tant au niveau commercial puisqu’il rapporte plus de 361 millions de dollars pour un budget de 65 millions de dollars, et au niveau critique puisqu’il sera acclamé par la critique et nominé aux Oscars pour les catégories Meilleure musique de film, Meilleure chanson originale (You've Got a Friend in Me) et Meilleur scénario original. John Lasseter remportera même un Oscar spécial.
Toy Story est un petit bijou de poésie, d’humour et de tendresse pour petits et grands. Et marque donc le début d’une nouvelle ère dans le cinéma d’animation. On peut donc dire que Toy Story est à John Lasseter ce que Blanche-Neige et les Sept Nains est à Walt Disney.
Ma Note : ☆☆☆☆☆☆☆☆☆