Toy Story 3
7.5
Toy Story 3

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich (2010)

Pixar n'a pas fini de nous surprendre...

Pixar n'a pas fini de nous surprendre. Le studio est de retour avec ce troisième épisode des jouets les plus célèbres du monde... et en 3D cette fois. Une expérience unique et divertissante avec des messages simples et importants à faire passer aux plus jeunes. Une oeuvre d'art, une vraie...

Quelle direction pouvait prendre ce "Toy Story 3" pour ne pas paraître réchauffé, si ce n'est nous offrir quelque chose de nouveau? Et ce quelque chose de nouveau, le réalisateur Lee Unkrich, les producteurs John Lasseter et Andrew Stanton, et le scénariste Michael Arndt nous l'offrent... Il est temps pour Woody, Buzz et tous leurs compagnons de faire face à une nouvelle période, celle où leur propritaire, Andy, devient adolescent et se doit de partir à l'université. Tout comme l'idée avait tout aussi bien été exploitée dans les deux premiers épisodes, nous suivons cette période de transition à travers les yeux des jouets. Nous pouvons imaginer le topo: mis de côté, les jouets vont passer par une période dramatique. Pire, ils vont être offert à une crèche non loin de là, Andy ne pouvant plus jouer avec eux...

Changement de période, changement de décor, nous voilà dans la crêche. Cette idée enchante les jouets, mais en même temps, ils ne peuvent s'empêcher de vouloir retrouver Andy, leur seul et unique vrai compagnon. De plus, tout ne semble pas si fabuleux que ça dans la crèche, étant donné que les bambins détruisent les jouets au lieu de s'en servir intelligemment, une image qui représente bien les mauvaises manies qu'ont certains enfants en présence de leurs jouets. Plus tard, dans le film, Woody se retrouvera par accident dans la maison d'une jeune fille qui, à l'opposé des cruels enfants de la crèche, sait comment se servir correctement de ses jouets, en créant des petites histoires et des aventures dont ils sont les héros, ce qui montre définitivement le bon exemple aux enfants qui sont en train de regarder le film. Toutefois, notre équipe de jouets, toujours prisonnière de la crèche, va devoir établir un plan pour s'échapper de ce lieu et retrouver Andy.

Cependant, leur déménagement dans la crèche les a amenés à rencontrer de nouveaux jouets, parmi lesquels un nounours rose appelé Lotso, qui se présente comme étant en quelques sortes le chef de ces jouets. Bien que tous semblent gentils et accueillants au début, ils vont vite se montrer cruels et dictateurs lorsque Andy, Buzz et son groupe tenteront de s'échapper. C'est là que le personnage de Lotso dévoile réellement qui il est. Perdu par sa propriétaire adorée lorsqu'il en avait une, il avait fait tout pour la retrouver. Seulement, le jour où il la retrouva, il remarqua qu'elle l'avait remplacé par un autre nounours rose, exactement identique à lui.

Encore une fois, la notion d'"unique" réaparaît. Au début, ce sont les jouets qui veulent retrouver Andy parce qu'il est l'unique personne qui peut s'occuper d'eux. Ici, c'est l'ex-propriétaire de Lotso qui l'a remplacé par un nouveau ours rose, parce qu'elle l'adorait et le trouvait unique... Sauf que ce second exemple pousse encore plus loin la notion d'"unique", étant donné que Lotso et son remplaçant se ressemblent totalement. Et c'est là que Lotso ressent une injustice. Même si sa maîtresse l'aimait, elle n'aimait en réalité que son apparence, parce que – bien entendu – elle ne pouvait deviner que Lotso était un jouet vivant, avec un coeur. Ainsi donc, "Toy Story 3" nous offre une véritable leçon sur l'amour que l'on porte sur autrui: il n'y a pas que l'apparence qui est importante. Le plus important se trouve à l'intérieur de chacun.

[Spoiler dans ce paragraphe] Le film va même plus loin en nous disant qu'il n'y a en réalité que l'intérieur qui compte vraiment, à la fin du film, lorsqu'Andy fait cadeau de ses jouets à la fille sur laquelle Woody était tombé par accident. Non pas que cette jeune fille est exactement identique à Andy (et surtout pas en apparence), mais elle porte ce même amour en elle envers les jouets et, malgré son jeune âge, elle prend très au sérieux ce qu'Andy dit, soit il lui confie le flambeau, symbole que c'est à son tour désormais de prendre soin de ces jouets, comme Andy l'a fait avant elle.

Le scénario est tellement bien mis en place qu'il fait de "Toy Story 3" probablement le meilleur film de la série. Outre tous ces messages porteurs, nous nous amusons à assister à la rencontre entre Barbie et Ken, avec tous les stéréotypes liés à leur apparence (Ken qui ne comprend pas pourquoi on le considère comme un jouet de filles, hilarant), à voir un Buzz électroniquement trafficoté en inépuisable dragueur espagnol, et bien sûr à suivre toutes les séries d'actions du film, y compris la scène de combat final, [spoiler] au dénouement incroyablement touchant, dramatique et émouvant, à tel point que l'on pourrait vraiment croire que la petite troupe de jouets arrive à sa fin.

La musique de Randy Newman, bénéficiant du grand orchestre, rend l'expérience encore plus impressionante. Côté behind-the-scenes, le grand John Lasseter a fait place à Lee Unkrich (qui réalise la son premier long), sans pour autant ne pas apporter sa touche personnelle au film. Aussi, le casting assez riche des acteurs de doublages n'a pas beaucoup changé depuis le premier épisode. N'ayant pas vu le film en 3D, je ne peut que supposer que cet élément vient apporter une nouvelle dimension intéressante – au propre comme au figuré – au film qui bénéficie toutefois d'une animation de grande qualité à la base.

Il est évident que "Toy Story 3" – comme la plupart des films de Pixar – est une expérience unique que je recommande fortement aux enfants, car rares sont les films d'animations aujourd'hui qui parviennent à divertir tout en faisant passer des messages simples et importants aux futures générations. Si les films pour enfants existent, c'est avant tout pour les éduquer et leur apprendre les bonnes choses, car c'est là que se trouve le véritable art et la véritable force d'expression du Septième Art. Un grand bravo !!!
Ciné-Look
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le 1 avr. 2014

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