Waste Side Story
Audacieuse posture que celle de Pixar à l’égard de Toy Story, 1er long métrage d’animation de la maison devenu mascotte à maturation lente, puisque 20 séparent les numéros 2 et 4 de la saga. Alors...
le 1 juil. 2019
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Toy Story 3 marque un point final aux aventures de Woody et Buzz et tout le monde s'attache à le qualifier de parfaite. L'adieu d'Andy à ses jouets et le passage de relai a Bonnie a fait chavirer plus d'un cœur. Pour autant, même si aucun long-métrage n'est alors envisagé, les aventures des jouets continuent avec des courts-métrages sortis sous la collection Toy Story Toons. Ils proposent Vacances à Hawaï, Mini Buzz, Rex le Roi de la Fête, Angoisse au Motel et mon coup de cœur Hors du Temps. Des courts-métrages qui nous donne le sourire à chaque fois qu’on retrouve nos jouets préférés.
Un Toy Story 4 est officiellement annoncé en 2014. John Lasseter (réalisateur de Toy Story et Toy Story 2) alors responsable de l'animation et de la création chez Disney et chez Pixar s’annonce en tant que réalisateur. C'est lui qui est à l'origine de l'idée qui donnera naissance au quatrième film. Il veut une comédie romantique centrée sur une belle histoire d'amour.
La production n’est pas un long fleuve tranquille. Officiellement, John Lasseter abandonne la réalisation n'arrivant pas à tenir la cadence entre ses responsabilité de patron et réalisateur à plein temps. Officieusement, en 2017, éclate l’affaire Harvey Weinstein qui secoue le tout Hollywood et rattrape John Lasseter accusé d'avoir des manières déplacés vis-à-vis de ses collaboratrices au sein des studios. Il est alors contraint de prendre congé et il quittera son poste en 2018.
Josh Cooley, choisi à l'origine pour être co-réalisateur du film en appoint de John Lasseter, voit, avec tous les aléas de la production ses responsabilités évoluer notablement puisqu'il va se retrouver seul réalisateur sur le film.
Josh Cooley arrive chez Pixar en tant que stagiaire et participe aux storyboards de beaucoup de long-métrage. En 2009, il écrit et réalise son premier court-métrage : George et A.J. Ce court-métrage a la particularité d'être le premier court-métrage 2D de Pixar. En 2015, il travaille sur le film Vice-Versa en tant que scénariste et responsable du storyboard. Derrière ça lui permet de réaliser son deuxième court-métrage : Premier rendez-vous ?
Toy Story 3 représentait une conclusion tout simplement parfaite aux aventures des jouets et qui dit conclusion dit un grand scepticisme à l'idée de voir réaliser un quatrième opus, malgré le fait que le père de la saga, John Lasseter adoube le projet. Josh Cooley va avoir fort à faire.
Après les événements de Toy Story 2, la Bergère est donnée à un nouveau propriétaire. Woody veut partir avec elle puis décide finalement de rester avec Andy. Des années plus tard, Woody peine à s'adapter chez Bonnie, un environnement dans lequel il n'est plus aussi aimé qu'avec Andy. Dans une nouvelle aventure il va recroiser le chemin de la Bergère.
Toy Story 4 prend donc comme postulat de base de mettre en avant le personnage de la Bergère. On raconte pourquoi elle n'était pas dans le troisième opus et ce qu'elle a fait depuis. Cette idée permettant de faire revenir un personnage qui manquait aux fans. De plus, on peut traiter la thématique des jouets perdus. Woody a toujours été attaché à un enfant, en retrouvant la Bergère il se rend compte ce que représente de ne plus être dédié à un enfant et de vivre sa vie de façon indépendante. Le film aborde ainsi le thème du changement de vie.
Toy Story 4 aborde également un autre sujet plutôt ambitieux : l'essence même du jouet. Qu'est-ce qui définit le fait qu'un objet soit un jouet ? Le personnage de Fourchette est ainsi l'illustration parfaite de cette interrogation. Le personnage est intéressant car il permet à Woody et à Bonnie de projeter leur peur. Le premier, Woody, veut veiller au bien-être de Bonnie, en faisant cela il s'empêche de réfléchir à sa propre condition. La deuxième, Bonnie, construit Fourchette comme une béquille qui lui permet de passer une étape importante dans sa vie. Fourchette est important pour elle car il n'est pas moins que sa bouée de sauvetage. Un personnage important pour le film qui, malheureusement, ne m’arrachera pas un seul sourire. Au contraire j’ai jamais réussi à m’attacher au personnage.
Les autres personnages, qui ont toujours brillé, sont bien plus secondaire et c’est dommage. Même Buzz est relayé au second plan.
Une autre piste scénaristique importante abordée dans le long-métrage est la meilleure façon de se faire aimer d'un enfant. Si le personnage de Fourchette répond à sa manière, le personnage de Gabby Gabby propose elle une autre approche aussi intéressante. La poupée pense qu'il faut être dans un état parfait pour se faire remarquer d'un enfant. Elle va tout faire pour arriver à ses fins et changer sa condition en profitant de toutes les opportunités qui se présentent à elle. C’est une antagoniste à contre emploie comme Papi Pépite ou Lotso. Son armée de pantin fait froid dans le dos. Gabby Gabby a une idée fixe en tête et fait tout pour y arriver, peu importe les conséquences.
En ce qui concerne l’animation, c’est très difficile de faire mieux que Toy Story 3 malgré les neuf années qui séparent les deux films. La réalisation de Toy Story 4 est un peu trop académique, aucune scène ne laisse un souvenir impérissable. Seuls les humains continuent d'avoir un rendu de plus en plus avancé notamment dans la texture de la peau et des cheveux.
Côté musique, Randy Newman reprend son rôle de compositeur qu'il avait déjà tenu pour les trois premiers longs-métrages. Il réutilise logiquement ses thèmes emblématiques mais n'arrive pas à insuffler de la nouveauté aux oreilles.
Certes, la conclusion de Toy Story 4 n'est pas en mesure d'atteindre celle de Toy Story 3 qui refermait tout un cycle. Pour autant, elle apparait à la fois logique, émouvante et à certains égards déchirante. Pixar a osé faire ce qui était juste et n'a pas cherché la facilité. Il n'a pas pris le risque de sacrifier l'intérêt du film en créant une redite avec les anciens opus. Elle permet d'apporter un prolongement à celle de Toy Story 3 avec un regard un peu plus doux amer.
Le public sera au rendez-vous avec un résultat au box-office de plus de 1.000.000.000 $ et une critique cinéma tout autant présente avec l’Oscar du meilleur film d’animation en 2020.
Toy Story 4 est un film de très bonne facture qui ajoute sa pierre à l'édifice de la saga. Certains spectateurs trouveront peut-être le nouvel opus moins indispensable que les trois autres. Pour autant, il aborde des thèmes intéressants et différents. Il fait évoluer ses personnages et propose une fin qui donne toute sa force à son message. Peut-être moins emblématique et touchant que Toy Story 3, il n'en demeure pas moins réussi.
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Créée
le 29 mars 2022
Critique lue 19 fois
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