Il y a des films qui laissent une empreinte indélébile dans l'histoire du cinéma. Et puis, il y a Toys de Barry Levinson, qui laisse une empreinte dans un fond de slip kangourou. Ce film, qui se voulait être une satire fantasque du complexe militaro-industriel, est en réalité un étalage de mauvais goût, enveloppé dans un emballage aussi coloré que déroutant... pardon dégoutant.
La Mort du Doux Patron et la Naissance du Chaos
L'intrigue de Toys est simple, pour ne pas dire simpliste. Un gentil patron d’usine de jouets meurt, et par un coup du sort inexplicable, lègue son entreprise à son frère, un militaire aux valeurs opposées. C'est à partir de ce moment que l’usine, autrefois un lieu de joie et de créativité, se transforme en un champ de bataille où l’on tente de produire des armes. Le scénario avance avec la finesse d’un bulldozer sur une plage de sable fin, chaque rebondissement étant aussi prévisible qu’une panne de réseaux pendant une visio zoom. Le syndicat des clichés a appelé : ils sont en grève. Toys a épuisé tous les effectifs pour les dix prochaines années
Visuellement Époustouflant, Narrativement Nul
Le seul point fort de Toys est son esthétique. Les décors sont grandioses, presque surréalistes, et semblent appartenir à un autre film, un film où l’histoire aurait eu un sens. Malheureusement, cette surabondance visuelle ne parvient pas à masquer le vide narratif. Les scènes s'enchaînent sans véritable cohérence, et le spectateur est laissé à la dérive, comme un enfant dans un magasin de jouets sans pouvoir acheter quoi que ce soit. Les couleurs criardes et les inventions farfelues finissent par fatiguer les yeux et l’esprit, on erre dans les rayon redoutant le moment ou on appellera notre nom au haut-parleur : "Un petit connard d'enfant est perdu, il attend une explication de ce film à la caisse, il pleure sa mère !"
Une Allégorie du Mauvais Goût
Si Toys avait pour ambition de dénoncer quelque chose, le message s’est perdu dans le chaos d’une mise en scène qui frôle la démence. Plutôt que de proposer une critique mordante du militarisme ou de l’industrie du divertissement, le film se vautre dans un carnaval grotesque où le manichéisme est si excessif qu'il rend le message totalement hermétique. En lieu et place d'une réflexion nuancée, on se retrouve avec un sermon moralisateur qui fait passer les jeux vidéo pour des médias violents et irresponsables, comme un vieux con qui vous reproche d'écouter du rap parce que « c'était mieux avant ». Le film se noie dans l’absurde et le mauvais goût, tout en jouant les donneurs de leçons sans jamais atteindre le moindre but clair.
En fin de compte, Toys est comme ce vieux con qui vous hurle dessus pour que vous fassiez attention à ce qu'il dit, tout en s’empêtrant joyeusement dans ses propres couches pleines. Un véritable chef-d'œuvre d'ironie, où le sermon est aussi répugnant que le caca dans lequel il se vautre.