Drôle de film. Qui se cherche. Sûrement audacieux par son propos et son esthétique, mais finalement assez bavard, il raconte le naufrage d’une famille qui part en lambeaux même s’il finit sur une curieuse note d’espoir. William A. Wellman semble se perdre un peu, hésitant entre des scènes grandiloquentes proches du théâtre filmé et quelques jolis moments aussi poignants que rugueux. La séquence de l’enterrement, épurée, aurait dû donner le la à ce film un brin poussif qui souffre, de plus, d’un montage à la serpe et d’un tournage en studio où la lumière, volontairement grisâtre, n’arrange rien. Robert Mitchum, esseulé, semble s’ennuyer presque autant que les spectateurs. Quant au talent de Beulah Bondi et de Teresa Wright, ils finissent hélas, par être ensevelis sous des tonnes de flocons en polystyrène.