Le premier Ava, tard pour Raft

"Un grand film international du célèbre metteur en scène de cinéma Français"... C'est en tout cas ce que dit l'affiche française... Je sais pas pour vous, mais moi, Léonide Moguy, je connais pas des masses, en plus avec un nom pareil, il m'a tout l'air d'être né à Saint-Pétersbourg, mais bon, je ne dis rien... Au début de la guerre, avec d'illustres confrères (des vrais cette fois : Julien Duvivier, Jean Renoir, René Clair..), Léonide abandonne sa patrie dans la mouise pour se prélasser au soleil de Californie...
C'est ainsi que nous le retrouvons à la réalisation de ce petit film noir, mis en musique par Dimitri et avec un casting respectable.

George Raft, qui a laissé passé sa chance depuis quelques années en offrant High Sierra, le Faucon Maltais, et Casablanca à Humphrey qui n'en demandait pas tant, joue ici les jeunes premiers (on ne rigole pas, il a quand même 54 ans) et, accessoirement, les gros losers.

A ses côtés, Victor McLaglen est égal à lui même en grosse brute sympatoche qui tient le bar du coin.

En face, le méchant caïd; le savoureux, le velouté Tom Conway, sorte de sosie maigre de George Sanders avec le même genre de voix (ça tombe bien, c'est son frère).

Au milieu, à même pas 24 ans, pour son premier grand rôle, six mois avants Les Tueurs, Ava Gardner...

Le tout dans une ambiance de retour chez les bouseux après la ville, avec des foires au village, des complots, des jalousies et des hommes qui se déchirent pour Ava Gardner.

Alors, il faut avouer que le fait que toutes les filles, Ava Gardner comprise, soient amoureuses du vieux George laisse un peu rêveur...

L'atmosphère du film n'est pas des plus réussie, et l'histoire est un poil bancale, c'est dommage, mais ça se laisse regarder gentiment. En plus, il y a Ava Gardner dedans, je ne sais pas si je vous l'ai précisé.