Train
4.4
Train

Film de Gideon Raff (2010)

‘’Allo Boaz? C’est Avi, ça va ?’’


‘’Ça va.’’


"Je t’appel parce que j’ai eu une idée.’’


‘’Vasy-y.’’


‘’Et si on faisait un remake de Terror Train ? C'est la mode en ce moment, et tout le monde fait des remakes des films d'horreurs des années 1980 !"


"Grave !"


"Mais ce ne serait pas du tout la même histoire. Comme ça on surprend les spectateurs."


"Grave !"


"Et ça commencerai sur un type qui dépèce un autre type ! Comme ça on va plus loin que les autres dans le gore !"


"Mais grave !"


"Et ça s'appellera juste "Train" "


"Ah ouais j'aime bien ça ! "Train", ça sonne bien !"


Exit les étudiants en médecine qui s'adonnent aux plaisirs de la vie, cette fois c'est une équipe de lutte, des vrais bonhommes, parti en Europe de l'Est pour représenter leur pays à une compétition de bonhommes. Rapidement le film prend des airs d’‘’Hostel’’ du pauvre, mais dans un train. Là où ‘’Terror Train’’ était ‘’Halloween’’ dans un train. Autre époque, autre rip off.
Avec ses gros clichés racistes sur les Européens de l'Est, des gros dégueulasses, sales, sadiques, pervers et psychopathes, rapidement ‘’Train’’ se présente comme une œuvre détestable. Déjà le titre, ‘’Train’’, ça va pas du tout. C’est juste nul. Comme si ‘’Fast and Furious’’ s’appelait ‘’Voiture’’. Ça donne déjà moyen envie.
Ensuite le film se place dans cette vague de remake à outrance entre 2008 et 2009, reprenant à peu près tous les Slasher du début des années 1980. Un moment où à Hollywood le genre de l’Horreur est sévèrement en panne. 12 ans après ‘’Scream’’, qui avait su relancer une mode, en dent de scie.
Pour les Américains les Européens de l'Est ça ressemble visiblement un peu à leur population du Vieux Sud, soit des white trash décivilisés. La convention du redneck sudiste est ici apposée, en totale gratuité, aux anciens peuples de l’U.R.S.S. Un racisme gênant, renforcé par l’apparence des protagonistes, qi sont de beaux et jeunes américain/es, sympathiques et espiègles, très heureux de venir en ces anciennes terres soviétiques pour représenter leur nation. Et ainsi réaffirmer la toute puissance américaine.
Sauf que ça ne se passe pas du tout comme prévu, et ils se font tous trucider les uns après les autres, dans un joyeux bordel plein d’incohérences, illogique et désagréable à suivre. 2008, Amérique post-11 septembre oblige, les problématiques ne sont plus du tous les mêmes qu’en 1980. Ce qui fait que l’on se retrouve avec une expression de l’American Way of Life, traduite par les physiques avantageux d’Américains incarnant un modèle de société, remis en cause par les représentants d’un monde post-soviétique fantasmé, qui les met en danger.
‘’Train’’ c’est une œuvre idiote, conservatrice au possible, qui porte haut les valeurs chrétiennes de Amériques, comme le surpassement de soi, l’acharnement face à l’adversité, la rédemption, et surtout la souffrance comme moteur principal pour se forger une personnalité. Ainsi, après en avoir pris plein la gueule, l’héroïne parviens à se transcender, pour défendre ce modèle américain contesté. Elle écrase ses adversaires, plus grands, plus gros et plus forts qu’elle, et de cette épreuve en tire une importante confiance en elle.
La dernière séquence du film la montre à un tournois de lutte, car elle fait désormais partie de l’équipe de lutte de son université. C’est devenue une femme forte et une américaine accomplie. Sauf que tout ça est fait avec une démarche tellement nauséabonde et puéril, que rien ne fonctionne, dans un Slasher qui se rêvait en Torture Porn.
Œuvre idéologiquement douteuse brillante par son racisme primaire, et une valorisation gerbante de l’Amérique, absolument rien qui va droit dans ce remake, avant tout destiné à un public relativement jeune. Fait pour de mauvaise raison, la thune bien sûr, par un réalisateur-scénariste médiocre, incapable de donner de l’ampleur ou de l’enjeu à un récit indigne d’intérêt. Alors que les protagonistes se font torturer sans qu’on en ait quelque chose à branler, en fait.
Aucun personnage n’est attachant, ce sont tous des Ricains arrogants et sûr d’eux, donc quand ils se font tuer c’est plutôt… meh !... Et les ‘’méchants’’ sont tellement caricaturaux, et semblent tellement sortir d’un livre de propagande datant des heures les plus sombres de la Guerre Froide, qu’à aucun moment la mayonnaise ne prend. D’un ennuie stable du début à la fin, ‘’Train’’ c’est clairement une œuvre dispensable, une bouse sur laquelle même les mouches à merde peinent à trouver leur bonheur.
Symptomatique des remakes bas de gamme de la fin des années 2000, ‘’Train’’ est certainement l’un des représentants les plus tristes et fade de toute cette vague. Et pourtant dedans y’a ‘’Prom Night’’ qui aurait pu être un bon prétendant. Cependant ‘’Train’’ rafle la mise haut la main et sur tous les tableaux. S’élevant à peine au niveau d’un ‘’Return to Sleepaway Camp’’ et ça… ça, ça fait mal !


-Stork._

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le 28 févr. 2020

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