Premier des films du genre réalisés par Alain Payet pour la firme Eurociné, parangon du film d'exploitation fauché à la française, Train spécial pour Hitler est un exemple finalement assez gentil de nazisploitation, puisqu'il évite le grand sujet de controverse qui attire en général les foudres sur ce genre : les camps de concentration.
Au contraire, on suit ici une escouade de soldates du Reich qui suivent en train l'avancée de l'armée allemande vers le front russe. Leur mission est simple : subvenir aux besoins des officiers, en proie à de grandes pressions. En pratique, ça baise, ça boit du champagne, et ça déroule pépère le petit train des perversions ordinaires associées aux dépravations nazies : cuir, cravache, domination, etc... Rien de bien marquant, si ce n'est une séquence à base de botte bien cirée et un pan-pan cul-cul qui n'en finit plus de claquer.
Les différents arrêts du train sont l'occasion d'introduire de nouveaux groupes de personnages qui apportent leurs lots de séquences de fesses - consenties ou non, mais plutôt que le déroulement assez vaporeux de l'intrigue, c'est l'illusion créée par Eurociné que l'on retiendra. Bien sûr certaines séquences sentent la misère pécuniaire, et l'improvisation constante de mise sur le tournage est palpable, mais le parti-pris du huis-clos en mouvement permet au film de bien camper son décor et ses personnages, et de se laisser suivre finalement sans grand ennui. Le casting est plutôt pas mal pour un film du genre, et l'on retrouve évidemment beaucoup de visages (et autres parties du corps) connus du bis européen. La fin assez ironique est plutôt drôle, et au bout d'1h50 (!) de ce spectacle on se dit qu'on a finalement passé un voyage plutôt agréable en classe éco.
Un grand merci à Artus Films pour l'édition DVD ultra-fournie en bonus !