On n'a pas besoin de raison quand on a l'héroïne

Ce film m’avait beaucoup marqué à l’époque où je l’avais vu. Je connaissais le discours d’introduction quasiment par cœur. Je me souviens qu’en dépit du fait que je l’avais adoré, je me sentais incapable de le revisionner. D’ailleurs, j’ai dû prendre beaucoup de recul pour le revoir aujourd’hui. Il y a un truc dans cette production qui me donne la boule au ventre. Le drame est empreint d’une tristesse sublimée. Une ambiance très particulière, qui me perturbe toujours. En cela, le film est particulièrement remarquable.


L'histoire dépeint une jeunesse abîmée, désabusée, d’un petit groupe de toxicomanes qui semble subir la vie. L’un d’eux, Renton, se rend doucement compte de l’absurdité de son quotidien et de la menace de ses fréquentations, sur le chemin d'un sevrage éreintant. Le film a la beauté de nous suggérer cela plutôt que de nous l’exposer. C’est extrêmement bien réalisé.


Bien sûr, il y a la scène du bébé, traumatisante, on ne va pas se mentir. Je sais qu’il s’agit d’une fiction, mais ça me donne mal au ventre rien que d’y repenser. L’aura tout entière de l’œuvre me plonge dans une mélancolie étrange.


La définition des personnages est un peu exagérée, souvent caricaturale, ce qui est surtout le cas pour Spud et Begbie. Je n’aime pas cet aspect du film, pas plus que le rôle des femmes qui ne sont jamais développées.


La fin, en revanche, est sublime. J’ai adoré ce retournement de situation cruellement rédempteur. On s’attache énormément à Renton, et l’interprétation de l’excellent Ewan McGregor n’y est sans doute pas pour rien. Sa performance dans ce film est peut-être la meilleure de toute sa carrière. J'aime surtout les dialogues incisifs de ce film, ils ont un impact brut et magnifique, relevant d'une philosophie d'écorchés.


Je n’ai jamais osé regarder la suite, c’est un peu comme si je ne voulais pas que le souvenir que je garde de Trainspotting ne soit altéré. Je le ferais peut-être un jour.


Voilà ce que je pouvais dire sur ce film que j’ai aimé, mais qui me remplit de stress encore aujourd’hui (comme souvent, tous les films sur la dépendance).


Casse-Bonbon

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