Une bande de riches quinquagénaires suit une cure de jouvence dans un institut de thalassothérapie aux méthodes remarquablement efficaces.
Une séance collective dans le sauna est l'occasion d'un vaste chahut où l'on se jette les paquets d'algues à la figure. Puis tous ces joyeux drilles sortent à poil de l'institut et courent à travers prés poursuivre le chahut sur la plage... Infatigables! Serait-ce le paradis?
"Mais qu'est-ce que vous leur donnez à manger?"
Hélène, nouvelle curiste est notre candide. Elle va petit à petit nous dévoiler les secrets du traitement du docteur Devilers. Annie Girardot est remarquable dans le rôle, notamment lorsqu'elle nous explique sa peur de vieillir. On ne sait plus si c'est elle ou le personnage qui parle.
Le docteur Devilers, alias Alain Delon possède la beauté du diable et son charisme. Il séduit toutes les femmes et garde tout le monde sous son emprise.
Sa théorie est que l'homme n'a pas changé depuis les temps primitifs où il pratiquait le cannibalisme pour s'approprier les vertus de celui qu'il dévorait. Seule la société est plus hypocrite.
Il n'a pas d'âge et offre la jeunesse à tous. Quel en est le prix?
Devilers semble voir en Hélène une personne différente de ses autres curistes. Après lui avoir montré le mépris qu'il éprouve pour ses patients, qui sont aussi ses protecteurs (député, procureur, avocat, journaliste, colonel...), en les poursuivant en rase-mottes comme il le fait avec un troupeau de moutons, lui propose de fuir tout de suite, pendant qu'il est encore temps. Après, il sera trop tard.
Trop tard pourquoi? Lui propose-t-il de sauver son âme?
Comme le fait remarquer le commissaire, c'est une histoire de vampire transposée dans notre époque d'incrédulité. Mais n'est-ce que ça?
C'est un film généralement mal compris dans lequel il y a bien plus que l'évidente critique sociale.
Devilers est mort, mais il a été vu un peu partout... du côté de Calais ou affrétant des navires pour venir en aide aux hommes en danger.
Des ONG ont couvert des rapts d'enfants en Asie et en Afrique pour satisfaire les désirs de riches bourgeois. Une fondation reconnue alimenterait (d'après un reportage du service public) un trafic de vêtements avec Dubaï où des palestiniens traités comme des esclaves reprendraient et retailleraient les vêtements donnés aux oeuvres, pour être revendus au goût du jour.
L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions et notre société toujours plus hypocrite.
Non, le docteur Devil-ers n'est pas mort.