Après avoir vu le film, je ne sais pas trop comment le décrire. Est-ce un drame ? Est-ce un film d'horreur ?
Une femme dépressive se retire dans un centre de thalassothérapie à Belle-Ile-en-mer, mais va se rendre compte assez vite d'une atmosphère très étrange, où les morts succèdent aux personnes disparues, avec des Portugais droits comme des I et un personnel digne du cabinet du docteur Caligari.
Alain Jessua fut un réalisateur assez curieux, avec des sujets peu conventionnels (j'ai un très bon souvenir de Armaguedon ou Paradis pour tous), et ce film-là suggère presque une ambiance fantastique où rien d'autre que Belle-Ile-en-mer ne semble exister.
Le film est souvent connu des spectateurs ne l'ayant pas vu pour deux raisons ; d'une, on y voit Alain Delon en nu intégral (ainsi que Annie Girardot, époque où les poils ne choquaient pas), et de deux, des scènes physiques assez violentes entre Delon et Girardot où pour la petite histoire, l'acteur a voulu venger Renato Salvatori (le mari et grand ami de Delon) de l'affront que lui avait fait Girardot, à savoir le tromper avec un autre homme, en lui collant une paire de tartes et en la frappant assez violemment.
Ça n'est pas forcément utile de savoir ça, mais ça rajoute à l'étrangeté de ce film, qui est au fond assez difficile à raconter plus en détails (mon titre en dit déjà beaucoup). Mais Belle-Ile-en-mer ressemble à une sorte de grande prison à ciel ouvert, où les habitants semblent comme des automates.
C'est assez bien, très étrange (le pourquoi de la musique portugaise ?), et encore une fois une bonne prise de risque de la part d'Alain Delon, qui ne se réserve pas le beau rôle, en tant que médecin fou.
Annie Girardot y est très bien, car elle a quelque chose qui la rend universelle auprès des femmes d'alors.
Je note que je n'irai jamais en thalassothérapie, je pourrais ne jamais revenir....