Après avoir exploré l'espace (Sunshine), l'Inde (Slumdog Millionaire) et le désert américain (127 Heures), Danny Boyle ne voulait qu'une chose : retourner au pays.
C'est ainsi qu'il est revenu aux classiques anglais, avec sa mise en scène théâtrale de Frankenstein, avant le clou final : l'organisation des Jeux Olympiques de Londres,
Trance apparait dans ce retour anglais, avec une histoire typique de son pays : lors d'une mise aux enchères d'un fameux tableau de Goya a lieu un braquage. Simon (James McAvoy) cache celui-ci avant d'être frappé par Franck (Vincent Cassel), le voleur. Pas de chance pour lui, car à son réveil, Simon ne se souvient plus de rien. Mais Franck est prêt à tout pour retrouver le tableau, y compris emmener notre héros chez un hypno-thérapeute, Élizabeth Lamb, jouée par Rosario Dawson...
Si Danny Boyle est un réalisateur touche à tout, qui peut nous emmener dans l'espace aussi aisément que nous montrer le mythe d'une plage utopique (La Plage), un thème parcourt sa carrière dans presque tout ces films : l'argent, et par extension la cupidité des hommes.
C'est l'argent qui pousse les personnages de Petits meurtres entre amis, de Millions ou de Slumdog Millionaire; la société de consommation qui pousse Leonardo DiCaprio a aller sur l'ile paradisiaque de La Plage.
Avec un scénario en rubik's cube, Trance reprend le flambeau; mais très vite ce thème s'efface pour un autre, celui de la mémoire, à tel point que le tableau devient une simple toile de fond, comme celui de Rock'N'Rolla,
Car Danny Boyle, dans ce film, montre tout simplement un hommage aux films anglais, caractérisés par leurs polars et ses femmes fatales, leurs histoires du chat et de la souris, ou de leurs esthétique, mélangeant teintes sombres et couleurs qui ressortent.
Le film anglais, c'est aussi les crimes parfaits d'Alfred Hitchcock. D'ailleurs l'hypnose, point central des deux films, semble directement tirée de La maison du docteur Edwardes, mettant en scène un univers féérique - dans Trance la féérie est représenté par... un IPad - mais aussi quelque peu simpliste.
Fermez les yeux, je compte jusqu'à trois et vous manipule. 1. 2. 3.
Voilà le problème de Trance : l'hypno-thérapeute semble avoir un super-pouvoir digne des Avengers, et les hypnoses deviennent bien trop simplistes, voir répétitives.
Trance se veux dans un univers réaliste, mais nous pouvons très bien croire qu'Élizabeth Lamb n'a pas un diplôme mais bel et bien un don tant elle joue avec, un don qui pourrait nous faire basculer dans la science-fiction.
Avec ces hypnoses, difficile d'accrocher le spectateur pendant 1h35, et pourtant ! Car ce seront les dernières minutes qui seront importantes : comme dans tout Alfred Hitchcock qui se mérite, la fin vous réservera bien des surprises.
Trance ne sera pas le film de Danny Boyle que nous retiendront, et n'est certainement pas au même niveaux que c'est premiers films, à l'image de Trainspotting.
Cependant, contrairement à ce que son spitch annonce, le film est beaucoup plus qu'un simple polar noyé dans la masse. En effet, sa principal qualité et aussi son principal défaut : son scénario.
Le parti prit était de découvrir l'histoire petit à petit, à l'image d'un cerveau qui se réveil, pourtant il faudra d'abord survivre à la banalité pour enfin voir le film.
Pierrick Boully.