À chaque fois avec Danny Boyle, j'y vais un peu en traînant les pieds, pas vraiment aidé par le flot de mauvaises critiques qui s'abat sur chacune de ses oeuvres. Et pourtant, invariablement, je me prends une bonne claque dans la gueule.
Trance ne fait pas exception à la règle. Basé sur un scénario d'excellente facture, Danny réussit une fois de plus à nous jouer son petit numéro de virtuose et à nous en mettre plein la vue. Un numéro qui manque toujours un peu de profondeur, mais c'est tellement fun qu'il serait insensé de bouder son plaisir.
La réalisation est donc vraiment le point fort du film, ultra inventive et jouissive, qui plus est accompagnée d'une très belle photographie. Mais le scénario, il faut bien l'avouer, est tout aussi virtuose que la mise en scène. Incroyablement speedé, avec un retournement de situation toutes les 30 secondes, il nous entraîne dans une folle spirale qui montera crescendo jusqu'à un final brillant. Notons malgré tout quelques facilités scénaristiques/incohérences qui nuisent parfois à la compréhension, mais rien de bien grave.
John Hodge (à qui on doit notamment le scénario de Trainspotting, excusez du peu...) et Joe Ahearne ont fait un excellent boulot, et que personne ne dise qu'un film de Danny Boyle ne vaut que pour sa réalisation.
J'ai toujours aimé James McAvoy et il est égal à lui même ici, c'est à dire excellent, tout comme Vincent Cassel qui prouve avec brio qu'il y a une vie après le cinéma français pour qui le veut bien. Et comment ne pas parler de Rosario Dawson, tellement belle qu'elle bouffe l'écran. Son jeu n'est pas extraordinaire, mais la sobriété du rôle lui permet de toujours être impeccable.
Pauvre Danny Boyle, qui est mondialement acclamé lorsqu'il fait un spectacle pour la cérémonie d'ouverture d'une compétition sportive sans importance, mais est quasiment rejeté lorsqu'il nous sort des petits bijoux comme celui ci. Triste monde. Mais faut pas t'inquiéter Danny, on t'aime, même si on est vraiment pas nombreux.