Le chemin de fer a toujours séduit le cinéma et inspiré des réalisateurs comme Hitchcock ou Lumet et bien d'autres... il y a quelque chose de fascinant et d'enchanté dans le train, avec cette étrange sensation de liberté et de claustration, cette cohabitation des voyageurs et les relations qui se nouent. C'est ce qu'on retrouve dans cette réjouissante parodie de la Mort aux trousses où le réalisateur reprend certaines situations en les détournant avec beaucoup de respect pour le modèle. Le trajet du train entre Los Angeles et Chicago est un long parcours, ça laisse le temps de développer correctement les personnages et d'offrir un maximum de péripéties.
C'est rythmé et très drôle, tout s'enchaîne à un rythme effréné en adoptant une sorte de road movie ferroviaire et en dosant habilement l'action et le ton de la comédie, c'est même parfois tellement burlesque que ça fait penser à du Mel Brooks, et pas seulement parce qu'il y a son acteur fétiche Gene Wilder, qui faisait équipe ici pour la première fois avec le comique Richard Pryor ; le tandem fonctionne tellement bien qu'ils remettront ça dans une série de films humoristiques, mais jamais ils ne retrouveront la même verve que dans Transamerica Express.
Le final spectaculaire sacrifie au genre du film catastrophe, c'était l'époque, sans qu'on se soit ennuyé un seul instant, j'aime ce type de films des années 70 qui ne se prenaient pas au sérieux, et plus de 40 ans après, ça tient encore la route, je me souviens quand je l'ai vu en salles à sa sortie alors que j'étais un ado, et je ne l'ai revu qu'une fois, probablement en VHS dans les 80's, mais je peux faire cette critique de mémoire tant ce film m'est resté dans la tête.
Les acteurs participent joyeusement à cette folle parodie, avec outre Wilder et Pryor, la charmante Jill Clayburgh en séductrice cocasse, Patrick McGoohan en méchant cynique, Ned Beatty, Ray Walston, Scatman Crothers (qui se fera mieux connaitre dans Shining), le truculent Clifton James (qui était déjà un sheriff rigolo dans Vivre et laisser mourir), et Richard Kiel en tueur implacable qui allait devenir encore plus célèbre l'année suivante avec le rôle de Jaws dans L'Espion qui m'aimait. Autant de raisons qui incitent à voir ce film de train grisant.