Le film de SF le moins vendeur a priori.
"-Donc les gars, on va faire un film de SF sans effets spéciaux, pas dans l'Espace, avec des héros qui sont vieux ou black, ça dépendra du moment...ah oui et ça sera en allemand aussi.
-Challenge Accepted!"
Même si pour la version US, ils n'ont pas pu s'empêcher de produire une affiche avec deux blancs (http://www.impawards.com/intl/germany/2011/posters/transfer_ver3.jpg) j'applaudi déjà l'effort. Je reproche souvent (peut-être à tort, faudrait que je me renseigne) aux cinémas français et allemand de ne pas faire de SF, de fantastique ou de fantasy, trois genres qui sont pourtant faisables avec une bouchée de pain. Alors quand j'ai vu Transfer, je me suis déjà dit que c'était un plaisir de voir de la SF "sérieuse" pas produite pas des américains. Au final, j'y ai trouvé un film très correct.
Une entreprise propose à des personnes âgées (et riche) de transférer leur esprit dans le corps de personnes jeunes et en bonne santé (et pauvre) dans le but de ralonger leur vie. Le truc, c'est que les jeunes ne meurent pas, ils sont aussi dans le corps et par un procédé miraculeux (TGCS: ta gueule c'est scientifique) ils n'en disposent que 4 heures durant dans la journée (la nuit plus exactement). Le film va donc revenir sur sa longueur sur l'aspect éthique de la chose, comme tout bon film de SF devrait (à mon humble avis) le faire. L'idée n'est pas sans rappeler un mélange de Gattaca et The Island. Si je suis admiratif du travail d'Andrew Niccol sur le premier, soyons clair pour le second, sans Scarlett Johansson, je n'aurais pas apprécié le film (à plusieurs reprises...oui j'ai honte!). Maintenant là où Transfer s'en sort pas mal, c'est au niveau de la réalisation et de la direction d'acteur qui sont tout en sobriété. J'ai particulièrement apprécié la performance du couple qui sert au transfert et qui doit assumer le rôle des vieux riches et des jeunes pauvres. Maintenant, j'ai trouvé quelque peu caricatural le fait de prendre des blancs pour les riches et des noirs pour les pauvres, même si le film s'en sort pas trop mal pour justement déconstruire le racisme potentiel qui pourrait s'en dégager.
Surtout, il me semble qu'il tourne beaucoup autour du pot pour arriver à la fin à faire dire à un des protagonistes "c'est de l'esclavage", chose à quoi j'avais envie de répondre "no shit Sherlock"...bref sympatoche et un peu rafraîchissant dans le genre.