Il est en train de se passer un truc chez moi avec la série des Transformers. Plutôt indulgent à leur égard lors de leur sortie tout en reconnaissant que tout cela ne volait pas plus haut que Mimie Mathy, ils m'apparaissent aujourd'hui sous un jour nouveau, comme si les rares qualités que j'y avais trouvé avaient subitement décidé de se faire la malle sous d'autres cieux. Ces blockbusters décérébrés ont-ils si mal vieilli que ça ou est-ce moi qui me suis laissé pousser un cerveau, je ne sais pas, peut-être un peu des deux. Toujours est-il que Transformers 2, déjà mauvais à sa sortie mais que je trouvais relativement drôle pour des raisons bien entendu obscures (le Decepticon, bah on lui voit les couilles qui pendouillent, mouhahahahar !!!), est finalement une bouse d'un sacré calibre.
Censé développer un univers à peine esquissé dans le premier opus, Transformers 2 va vite perdre les pédales et partir dans toutes les directions, se prenant à chaque virage un sacré gadin. Incompréhensible de bout en bout, pas écrit une seule seconde et donnant la désagréable impression d'avoir été improvisé au jour le jour, le scénario de cette suite bigger and louder est un bordel monumental, épuisant et bousillant tout ce qu'il touche.
Déjà basique précédemment, la caractérisation des personnages, humains comme extra-terrestres, est tout simplement catastrophique, le script les transformant (désolé) en pantins ahuris et purement fonctionnels, quand il ne les ridiculisent pas avec un humour bas du frond d'une connerie abyssale. Dans le but visiblement de vendre le plus de jouets possibles, le film multiplie par vingt les Autobots et les Decepticons sans leur donner une véritable utilité, leur faisant faire absolument tout et n'importe quoi. Certains seconds rôles profitent également d'un temps de présence à l'écran accentué contre toute logique, à l'image des parents du héros, insupportables et surtout d'une inutilité crasse. Livrés à eux-mêmes, les comédiens flinguent le peu d'amour-propre qu'ils avaient encore, entre un Shia LaBeouf au charisme de courgette, une Megan Fox éteinte se contentant de faire ce pourquoi elle est payé (se cambrer, se cambrer et se cambrer !) et un John Turturro faisant peine à voir.
Bénéficiant d'un budget colossal, Michael Bay a beau faire tout péter autour de lui, enchaîner les séquences d'action à un rythme de malade, rien n'y fait, la sauce ne prend pas. Pas faute d'essayer, mais pour que cela fonctionne, il aurait fallu montrer un minimum de motivation, le bonhomme se contentant de filmer le tout avec une distance plombant toute implication de la part de spectateurs risquant fortement de compter les moutons devant un spectacle interminable et vide de sens. Même les effets spéciaux, pourtant réussis dans le premier volet, se montrent ici décevant, souffrant d'un rendu bien trop cartoonesque jurant avec la beauté des paysages naturels.
Gland, trop long et aussi agréable à regarder que le plus putassier des pires clips de R'n'B, Transformers 2 peut se voir comme l'étron d'un mec n'en ayant plus rien à foutre de rien, trop occupé à se pignoler en comptant ses biftons, le délire d'un ado attardé et misogyne dont les seules passions semblent être les explosions, les boobs, un interventionnisme puant et les boobs.