J’avais plutôt un mauvais souvenir du film vu au ciné, qui m’avait paru non seulement terriblement long mais également terriblement chiant. Cette fois-ci, le film ne m’a tant pas paru chiant en soit, juste un peu ennuyeux mais surtout, il lui manque terriblement le souffle épique et divertissant des trois premiers films. L’exemple le plus parlant, c’est l’arrivée des Dinobots : là où on aurait dû avoir la scène la plus épique de ces dernières années, on se retrouve avec un truc morne. Même si ce quatrième opus s’avère, au final, un poil meilleur que La Revanche du Fallen, c’est surtout parce qu’au final il n’y a rien de fondamentalement mauvais en soit ; mais rien de bon non plus. C’est juste une coquille vide. L’histoire se suit, les scènes se succèdent, mais au final on n’accroche à aucun moment. À aucun moment on se sent vraiment transporté par l’action. Le film joue également sur plusieurs intrigues séparées qui finissent par se rejoindre vers la moitié, de façon plus ou moins laborieuse. Le problème, c’est que justement, ça semble forcer.
Les relations n’ont rien de naturel, on n’y croit pas une seconde. Le seul truc crédible, et qui fonctionne, c’est la relation entre Cade et sa fille Tessa : ça apporte un peu d’humour (une fois débarrassé du lourdingue Lucas), mais surtout on sent un semblant d’alchimie entre les personnages, là où c’est complètement absent ailleurs. Même les Transformers (Autobots comme Decepticons) sont bien vides la plupart du temps. L’intrigue autour de la CIA fonctionne bien sur la première partie du film, mais une fois arrivée dans la dernière partie, ça devient complètement superflu, et ça ressortira dans la façon dont elle se conclut (bâclée en deux coups de cuiller à soupe accompagnée d’incohérences flagrantes). Idem avec le personnage de Joyce, pour lequel Tucci a sans doute pris son pied, mais dont l’évolution au final ne correspond pas au personnage.
Idem pour le casting, qui ne vole vraiment pas haut. Comme je viens de le dire, Tucci s’est éclaté comme un gamin sur le plateau de tournage, en faisant une sorte de mixte entre le personnage de Simmons (interprété par Turturro dans les précédents films) et une sorte de Steve Jobs. Tucci s’éclate, mais le personnage échoue. Comme dans mes souvenirs, Nicola Peltz est sans doute celle qui s’en sort le mieux du lot, chose au final pas si difficile quand on voit que le reste est en rase-motte.
Techniquement, je suis mitigé sur le film. Bon, bien sûr, visuellement, encore une fois, Bay nous montre qu’il manie comme personne les effets spéciaux gargantuesques. Ceux-ci sont impressionnants, incroyables (malgré quelques rendus moches sur les incrustations sur fond vert au sommet de la Sears Tower) et, surtout, on peut souligner le fait que Bay n’opte pas pour le choix de filmer de nuit, pour dissimuler les éventuels défauts, et qu’il n’hésite pas à poser ses caméras en pleines villes pour le plus grand spectacle. Le problème, c’est que si effets spéciaux et mise en scène sont bien présent lors des scènes d’action, la musique de Jablonski est pratiquement absente, échouant à transcender ses scènes.
Je parlais de la scène des Dinobots plus haut : dans cette scène, on a une bataille acharnée entre les deux camps, des explosions de partout, des moments héroïques… Et pourtant, Jablonski nous sort une musique dramatique, triste, comme si c’était la fin ; alors que ce passage devrait être accompagné d’une musique triomphante. Au final, ce qu’on retiendra, c’est la participation d’Imagine Dragons. Un comble, lorsque les trois premiers films, bien qu’accompagnés par Linkin Park, proposaient des musiques épiques.
Bref, Transformers : L’Âge de l’extinction n’est pas forcément un mauvais film en soit. Ce n’est d’ailleurs pas le plus mauvais de la franchise. C’est juste qu’il oublie d’être un film Transformers, et ne propose pas vraiment quelque chose pour compenser. Et c’est bien le sentiment qui m’était resté de ma séance ciné : le film oublie d’être divertissant.