Des choses gentilles à dire sur ce film :
Dans Transmorphers, les Autocons et les Deceptibots mettent à feu et sang Los Angeles en s’affrontant dans un duel sans merci.
Ah... attendez... Non... on me dit dans l’oreillette que toute similitude avec l’univers des jouets Transformers ne peut être que fortuite.
Ah OK, ben je comprends mieux ce que je regarde !
Leigh Scott signe en effet le scénario et la réalisation de ce film d’inaction Asylum. Inaction du moins jusqu’au dernier tiers où ça commence à s’agiter du bocal.
Pendant la première heure, on aurait pu se croire en plein Les feux de l’amour avec des scènes de dialogue de remplissage sur une variété de sujets ma foi fort diverse. Scènes s’enchaînant après le même plan de coupe d’une ville futuriste et durant lesquelles Leigh a sans doute donné pour consignes à ces comédien·nes de ne surtout pas bouger et de rester planté·es bien raides en récitant leur texte.
Dans Transmorphers, vous pourrez :
- assister à des combats au ralenti mais filmés à vitesse normale dont l’effet est assez surprenant je ne vous le cache pas ;
- contempler une sosie de Yolande Moreau jeune fardée comme une voiture volée. Ceci dit, toutes les femmes sont outrageusement maquillées, on va mettre ça sur le compte de la vie sous terre et de l’absence de lumière naturelle. En parlant de femmes, elles ont toutes un caractère affirmé qu’une promotion de Top gun ne renierait pas ;
- faire la connaissance du scientifique le moins scientifique de l’histoire des Sciences en la personne du docteur Voloslov Alextzavich.
- admirer les uniformes de l’armée sous-terrestre : des perfectos noirs en plastique ;
- chopper mal au crâne pendant les 2 scènes de nuit d’extérieur, où des flash répétés peuvent faire penser à des éclairs d’orage (mais c’est troublant par ce qu’il n’y a pas le son du tonnerre et que ces flashs sont répétés hyper rapidement, tout le temps des scènes).
Sinon, des éclairages verts qui ne servent à rien d’autre qu’à donner une teinte verte nous assurent du caractère SF du film, des fois qu’on se dise qu’on regarderait pas le bon film, les 2 notes de synthé assurent le job de bande originale et d’habiles éclairages de visages par dessous nous plongent immédiatement dans une atmosphère étrange et dans une catalepsie de longue durée.
Dans les points positifs, je note le parti pris courageux de rompre avec l’habitude d’installer un héro charismatique : il fallait y penser.
Dans les moments de regards incrédules, je ne laisse pas passer :
- le robot touché par le canon à plasma émet une boucle de bruit de chat à qui on écrase la queue ;
- les soldat·es ont une arme qu'ils et elles utilisent quand ça suffit de se faire dégommer comme des quilles : un freesbee bleu lancé sur les robots, qui les fait exploser instantanément (moi, si j'avais été à leur place, j'en aurais pris plein et pas juste un ou deux). Et puis leurs petites lunettes de plongée opaques, la nuit, sous la pluie, ben si vous voulez mon avis, ça doit pas aider à gagner contre des robots hyper armés ;
- La bataille avec le manche pour le contrôle du vaisseau ;
- la scène en scooters des airs ;
- la générale en chef au moment de désengager les emags ;
- le plan final construit avec amour où la trace de vapeur d'eau d'un vaisseau dans le ciel vient s'encadrer dans la ligne formée par les yeux de l’héroïne.
J’ai gardé le meilleur pour la fin ; durant tout le visionnage, à chaque scène avec des femmes, je m’attendais immanquablement à ce que le film parte en porno ; les kilos de vulgarité portés par celles-ci y sont évidemment pour beaucoup. J’espère sincèrement que vous ressentirez également cette impression parce que ça m’a fait terriblement rire.
Mais ce que je voulais vraiment savoir, et que je saurais jamais, c’est pourquoi les nuages noirs s’estompent après la défaite des robots et pourquoi j’ai eu l’impression que tout le monde dans le film avait l’air très troublé par l’enjeu de l’attaque finale sauf moi.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (37 ingrédients)
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Bonus
Non-suspension d’incrédulité | Festival d’incohérences - Non-suspension d’incrédulité | On ne comprend pas du tout la logique de la démonstration, mais ça doit drôlement aider le scénario
Personnage > Agissement
Famille | À la fin, tombe dans les bras de sa femme/son mari/son fils/sa fille - Hoche la tête, la mine grave, pour signifier que quelqu’un est mort - Interrompt autoritairement un·e scientifique lancé·e dans une explication complexe - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine - Tension | Lutte avec le manche à balai de son avion, vaisseau, appareil - Tension | Porte la main à son visage dans un moment dramatique
Personnage > Caractéristique
Sacrée tête de mule - Tope aux vannes nulles de son ami·e - Loose | Le/la seul·e a pouvoir résoudre le problème est en prison/a complètement raccroché/est retiré·e loin du monde
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Se sacrifie avec panache
Réalisation
Habillage | Titre qui apparaît en gros à l’écran, accompagné d’un effet sonore - Ouverture ou fin | Voix off d’introduction ou de conclusion - Pile-poil | Le jour se lève à la fin du film - Technique | Faux raccord impardonnable - Technique | Pluie artificielle artificielle
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance | Portes automatiques qui font « Pshiiiii... » - Pouet-pouet | Accessoire et/ou décors factice(s) - Pouet-pouet | Décors - Stylé | Un flingue dans chaque main - Tension | Compte à rebours - Tension | Lumière stroboscopique
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps - Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. - Woosh | Corporel
Scénario > Élément
Merci, Captain Obvious ! - Toast
Scénario > Situation
Passion | Sous-entendu sexuel - Situation | Topo de couloir
Thème > GI Joe
Accessoire | Menaces qui bipent sur un écran radar - Méthode de pro | Langage des signes de commando - Ordonne | « Go, go, go ! » - Répond | « Affirmatif !/Négatif ! »
Thème > N’importe quoi
Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve - Stylé | Explication scientifique sans queue ni tête mais pleine de mots compliqués
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle | Reluque une femme
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais