« J'aime la merde. J'adore la merde. J'ai besoin de la merde. La merde, ça fait vendre du papier. »

• Je n'arrive pas à croire qu'on ait à nouveau cette conversation. Je ne voulais pas qu'on en reparle encore. Mais cette histoire sur l'exploitation des ouvrières dans les cultures de chanvre. Celle que vous avez titrée : « On viole des femmes ». Alors que c'était « On vole des femmes ».


• C'était une coquille.


• Une coquille ?


• En plus, le viol est plus accrocheur.


• Il a raison. Ça fait vendre.


• Écouter, ne m'avez-vous pas engagé pour relever le niveau de ce journal ?


• Faux ! Je t'ai engagé pour améliorer le niveau de vocabulaire de ce journal. Je veux garder le niveau journalistique très bas. Pourquoi tu crois que je t'ai mis en équipe avec lui ?


• Mac, c'est de la merde.


• De la merde ? J'aime la merde. J'adore la merde. J'ai besoin de la merde. La merde, ça fait vendre du papier. Regarde autour de toi. De la merde, de la merde, de la merde, de la merde.

Plus bouffon que drôle

Transylvania 6-5000 réalisé et écrit par Rudy de Luca est une comédie horrifique déjantée branlante conjuguant la noirceur à l’absurde pour un résultat qui bas de l'aile. Un récit dans lequel on suit deux journalistes : "Jack Harrison"(Jeff Goldblum) et "Ed Begley"(Gil Turner Jr), obligés de se rendre en Transylvanie pour enquêter sur la créature de Frankenstein. Un périple excentrique caractérisé par la foire aux monstres qu'il présente, composée entre autres du monstre de Frankenstein(Petar Buntic), d'un loup-garou(Donald Gibb), d'une vampire(Geena Davis), une momie(Ksenia Prohaska) et autres. Ils obéissent aux ordres du Dr Malavaqua(Joseph Bologna), un savant fou accompagné de son serviteur voûté "Radu"(John Byner), lui-même accompagné de sa femme "Lupi"(Carol Kane), que notre duo de reporters va tenter de révéler au grand jour. Une histoire dotée d'une idée de départ pas si mauvaise qui va se servir des archétypes d'horreur classiques cinématographiques pour les renvoyer à la figure du spectateur par le biais d'un humour malheureusement très approximatif. Un délire au potentiel conséquent servi sur une conduite outrancière qui n'a pas peur du ridicule jusqu'à son final désastreux. Un grand n'importe quoi rejoint par une réalisation fauchée qui sur la forme livre une photographie bien pauvre de Tomislav Pinter. Une image blafarde rattrapée par des maquillages très approximatifs pour des décors qui souffrent d'un manque de génie. Un constat général traduisant un manque de budget ainsi qu'un manque de génie de la part de Rudy de Luca.

Malgré la lourdeur, Transylvania 6-5000 peut compter sur ses deux personnages principaux attachants pour alléger le tout. Un élément positif qui découle avant tout du comportement désemparé et terre-à-terre de Jeff Goldblum. Il incarne un journaliste qui a aucun moment ne croit en l'existence des monstres. Si bien, qu'il ne prend jamais au sérieux l'enquête qu'on lui a imposée. Un Goldblum drôle qui à travers un humour fin parvient à rendre une performance amusante. Goldblum forme un étrange duo avec le comédien Ed Begley Jr. Begley Jr joue un chroniqueur à l'inverse opposé de son partenaire, qui pense avec cette histoire détenir le scoop de l'année. Un maniaque du contrôle et de l'invraisemblance ayant le chic pour s'attirer des ennuis. Deux personnages principaux qui sans être exceptionnels parviennent à rendre le contenu un peu plus digeste malgré l'indigestion constante d'un humour trop grossier. À défaut d'offrir des fous rires, les personnages parviennent à dresser quelques sourires ici et là. Des rires mesurés qui vont livrer quelques moments amusants comme durant la séquence de sexe dans les broussailles, l'accroche de posture sur une murette par Begley Jr, les villageois moqueurs qui ont transformé le château de Frankenstein en un hôtel où se tient un personnage totalement farfelu en la présence de Michael Richards, qui sous les traits de Fejos en fait des tonnes... Un reproche qui peut être fait autour de l'ensemble de la distribution qui surjoue à outrance.

CONCLUSION :

Transylvania 6-5000 est une comédie horrifique fantastique friable très étrange pour laquelle j'ai de la sympathie. Une œuvre qui cherche à bien faire mais qui souffre d'un manque de nuance et de réflexion à travers un humour bien trop gras. Une comédie qui se moque des créatures horrifiques légendaires, pour le meilleur et pour le pire. Des défauts auxquels le duo Jeff Goldblum - Ed Begley Jr parvient à adoucir à travers une performance amusante. Un film qui aurait mérité un peu plus d'attention.

Rien que pour Jeff Goldblum.

• Il a fallu que tu braques cette lampe en plein sur son cul. Tu m'as foutu la honte.


• Qui aurait pu imaginer qu'on arriverait en plein milieu de son coït. Est-ce que tu fais autant de bruit quand tu fais l'amour ?


• Je me souviens plus. Ça fait si longtemps.