On voit ce que Brigitte Roüan a voulu faire avec ses "Travaux" : retrouver l'essence de la comédie Lubitschienne (les embarras d'un chantier domestique pour mieux parler des embarras de l'âme), et rajouter une jolie couche de "social" (le problème des sans-papiers, les ambiguïtés du comportement de la bourgeoisie de gauche). Malheureusement, ce programme hautement ambitieux échoue cruellement : la légèreté Lubitschienne est devenue insignifiance poussive, la fantaisie est souvent pur ridicule (les scènes dansées sont embarrassantes...) et le discours politique est d'un angélisme manichéen qui se retourne finalement contre son camp. Desservi par une Carole Bouquet incapable d'assumer un personnage conçu pour Katherine Hepburn,"Travaux" est un film infiniment raté, souvent à la limite du déplaisant.
[Critique écrite en 2005]