Quand la ville brûle
J'ai l'habitude de penser que les vrais grands cinéastes sont ceux qui parviennent à nous montrer un lieu comme si c'était la première fois qu'on le traversait, comme si on ne l'avait jamais...
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le 31 juil. 2018
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J'ai l'habitude de penser que les vrais grands cinéastes sont ceux qui parviennent à nous montrer un lieu comme si c'était la première fois qu'on le traversait, comme si on ne l'avait jamais vu...D'habitude il y en a un par grand film, ici Mazuy réussit la prouesse de nous en révéler deux à la fois ! On se dit : a t-on déjà (mieux) filmé une boulangerie ? Et crac ! La boulangerie brûle, et là on file vers la patinoire, et ce qu'elle révèle de cet endroit est encore plus bouleversant...Pourquoi ? Parce que comme Paul Sanchez est revenu ! ; elle filme autant un lieu comme projection de l'intime que comme point central de la vie en société. Il n'y a pas plus d'endroits au monde, finalement, où on se cogne contre autant de vies différentes qu'à la caisse d'une boulangerie ou la piste d'une patinoire. Mazuy est une cinéaste humaniste, mais elle le cache bien, en tout cas elle n'en fait pas le publicité, elle est comme son héroïne : elle dit qu'elle voudrait que tout le monde ferme sa gueule. Et comme elle parle de l'adolescence, ça fait des étincelles : on est tout seul, monstrueux au milieu des autres, et il faut bien tenir. Elle est pas con, Mazuy, elle sait que les adolescents ne se disent pas, comme dit le cliché, "je me cherche" ; mais qu'ils sont certains de s'être trouvés, ils savent qui ils sont (ce qu'ils croient), ils en sont fiers, et ils veulent tout faire péter (et Mazuy pareil).
D'ailleurs cette scène INCROYABLE de l'incendie de la boulangerie prouve bien que Mazuy n'est pas une cinéaste qui est dans les idées, mais qu'elle cherche tout le temps à figurer concrètement ce vers quoi tendent ses personnages. Christine explose à l'intérieur...alors qu'elle explose tout vraiment !! C'est absolument réjouissant, c'est un film qui a du punch et qui en même temps donne envie de pleurer.
Je rajoute que je suis juste ébahi par la qualité des films de cette collection d'arte. C'est juste ahurissant, est-ce que la télé fera a nouveau un truc comme ça un jour ? Là tout est parfait, le choix des réals, la thématique, les contraintes de budget...La plupart de ces cinéastes ont pu réaliser leur film le plus libre via cette collection, c'est pas un hasard.
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le 31 juil. 2018
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