Pères / Peur
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le 14 nov. 2021
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Tre Piani n’a pas fait l’unanimité à sa présentation au dernier Festival de Cannes, beaucoup de critiques reprochant un récit décousu, et un déséquilibre dans la structure narrative. Cela serait pourtant bien dommage de passer à côté d’un long-métrage évoquant les thèmes les plus chers du réalisateur, entre conflits familiaux, deuil, accidents et apprentissages de la vie. L’histoire, adaptée du roman Shalosh Qomot de l’israélien Eshkol Nevo, et resituée à Rome, emprunte les codes du film choral, où l’on suit trois familles vivant sur trois étages d’un même appartement de classe moyenne. Quand le fils de Vittorio tue accidentellement à moto et sous l’emprise de l’alcool, la femme d’un voisin proche, c’est toute une série d’événements qui s’apprête à bouleverser la vie de ce petit monde…
L’œuvre de Moretti évoque le poids de la responsabilité parentale, sous trois périodes différentes, les enfants et les parents grandissant, et leurs problèmes respectifs aussi. En choisissant de disposer les intrigues de manière parallèle, qu’il s’agisse de l’accident à la fausse accusation pour les enfants, comme la crise trentenaire des hommes, jusqu’à la peur de l’absence du mari ; Tre Piani renvoie aux difficultés de la vie communes à tous. D’un étage à l’autre, il n’y a pas tellement de différence, si ce n’est quelques années, le temps que le problème de l’étage du dessous revienne au supérieur. D’une allée, forêt à une classe éloignée, tant de lieux et de distances extérieures au cadre précis de l’immeuble, suscitant moultes agitations pour le parent. A l’inverse, et c’est la réponse de la première intrigue, l’encadrement effectif de l’enfant dans une cellule formatée seulement par l’éducation parentale ne le protège pas plus, la simulation de procès apprise au jeune fils le renverra plus tard devant ces mêmes tribunaux.
Critique en intégralité : https://cestquoilecinema.fr/critique-tre-piani-un-monde-au-bord-de-la-crise-de-nerfs/
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le 11 nov. 2021
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