Tremors est un film parfait.
Et là, vous allez vous demander si je ne suis pas devenu complètement marteau! Mais non, je suis très sérieux, et pour prouver mon sérieux, et évacuer toute forme d’ambiguïté, je vais le répéter: Tremors est un film parfait.
Dans le domaine de la série B et du film de monstre Tremors démontre toutes ses qualités au premier rang desquels une écriture de première bourre.
Alors, bien sûr on est pas sur du David Lean non plus: ça reste un film sur des vers de terres géants et monstrueux qui cherchent à boulotter une bande de ploucs habitant un bled perdu au milieu du désert du Nevada nommé ,probablement pour des raisons de décalage comique, Perfection.
Mais dans ce cadre, Tremors est une petite mécanique de précision, bien huilée; un véritable travail d'horlogerie suisse dans lequel chaque élément est bien en place et à une sens au niveau scénaristique à un moment ou à un autre respectant à merveille le principe du fusil de Chekov (pour rappel: « Supprimez tout ce qui n'est pas pertinent dans l'histoire. Si dans le premier acte vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au second ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. »), mais également les principes d'écritures scénaristiques classiques tel que le set up/pay off (qu'on pourrait traduire par préparation/ paiement en français, mais à moins de tomber sur des fanatiques pourchassant les anglicismes avec leurs fourches, c'est rarement utilisé et on lui préfère le terme anglais). Un exemple: on introduit dans une scène anodine un vieux frigo faisant un boucan du diable et qui plus tard jouera un rôle déterminant dans la suite des événements.
Mais, l'utilisation intelligente de différentes mécaniques propres à l'écriture de scénario n'est pas une fin en soi, et Tremors les utilise surtout dans le but de ne jamais cesser d'être amusant grâce à sa manière d'amener sans cesse de nouveaux éléments, de nouvelles péripéties, un gag visuel, ou une ligne de dialogue savoureuse aux bons moments pour relancer en permanence l'intérêt de ses spectateurs.
Le film a en plus la chance d'être servi par une brochette d'interprètes investis avec en tête le duo de bras cassés incarnés par un Fred Ward et un Kevin Bacon, tous deux en grande forme. Les seconds rôles ne sont pas en reste et sont parfaits également chacun à leur manière.
Tremors démontre aussi une grosse dose de savoir faire en matière d’effets spéciaux puisque tous les effets du manuel y défilent en bon ordre: marionnettes, miniatures, animatroniques,... le tout assemblé au fil des scènes avec soin, compétence et intelligence. Tout juste pourra-t-on trouver à redire au niveau de certains effet de compositing qui résistent décidément moins bien aux outrages du temps que les effets physiques "à l'ancienne"
Vous vous souvenez de ces jeux étant enfant quand vous escaladiez les meubles de votre maison en vous imaginant que le sol était un fleuve rempli de piranhas ou qu'il était couvert de lave et que poser le pied à terre signifiait pour vous la mort?
Et bien Tremors, c'est exactement ça! C'est l'équivalent cinématographique de ce jeu du "le sol, c'est de la lave", et tout comme le jeu de notre enfance, le film s'avère donc simple dans son principe, mais rudement efficace, toujours drôle, ne perd jamais de son intérêt et reste incroyablement fun.