Certainement l’opus le plus vulgaire, Tremors 6 achève la mutation de Burt Gummer en dégénérescence militaire dénuée de stratégies mais élément comique à part entière ; on est loin des premiers volets qui plaçaient la folie du personnage en parfaite adéquation avec la menace rencontrée. Cette fois l’intrigue se passe au Canada, bien que cela ne change rien à l’intrigue qui pourrait aussi bien se dérouler en Inde : exception faite de l’ouverture très efficace, rien de nouveau sous le soleil. Le moteur n’est plus l’horreur ou la parodie, le moteur est devenu la bêtise d’une poignée d’énervés qui courent dans tous les sens pour donner corps et substance à une intrigue qui n’en a aucun. Les monstres se réduisent à des soulèvements de terre réglés sur mode automatique puis une attaque filmée au ralenti, toujours de la même façon, désamorçant ainsi tout l’impact que les bons effets visuels auraient dû avoir. Tremors: A Cold Day in Hell ne repose désormais que sur la nostalgie d’une poignée de spectateurs et sur la bêtise d’autres appréciant blagues sexuelles et gros flingues. Autant dire qu’il n’y a plus grand-chose de cinématographique là-dedans, et qu’un délire, même au cinéma, se pense et se construit.