Dans ce documentaire tourné en 2013, plusieurs réalisateurs (John Landis, Claire Denis, Michael Haneke, Alejandro Gonzalez Inarritu, Thomas Alfredson...) se rendent sur l'île de Fårö, où Ingmar Bergman a vécu les 40 dernières années de sa vie, comme s'ils partaient en pèlerinage. On a aussi d'autres interventions, comme celles de Lars Von Trier, Martin Scorsese, Woody Allen, Wes Anderson, Takeshi Kitano, Zhang Yimou, Robert De Niro ou des actrices à l'image d'Isabelle Rossellini, Holly Hunter ou Laura Dern, et de toutes ces interventions ressortent une chose commune : l'admiration. Celle que Bergman produit sur ces personnes, dans la force des interprétations, des peurs intimes du réalisateur, chacun en ressort souvent ému en parlant de lui. Même si parfois ça dérape comme Lars Von Trier qui parle au départ de Bergman comme s'il se masturbait sans cesse du fait de vivre isolé sur l'île de Fårö !


Il y a toute une partie consacrée à ces réalisateurs qui se rendent sur la dernière demeure de Bergman, et on sent là une véritable émotion de rentrer dans sa maison, laissée en l'état depuis sa disparition en 2007, qui ressemble désormais à un musée. Dans cet endroit spartiate, mais dont une voix annonce à l'entrée que c'est une propriété privée, comme pour intimider les éventuels visiteurs, on voit à la fois l'admiration d'Inarritu, la bonhommie de Landis, Claire Denis qui manque de faire un malaise tant elle se sent intimidée par l'endroit, mais il y a quelque chose de l'ordre de la religion qui se passe dans cette maison. On y voit le salon où Bergman entreposait des tas de VHS autour d'un équipement télé assez modeste (on sait qu'il connaissait Die Hard ou Emmanuelle !), sa chambre à coucher ou sa cuisine, avec un frigo rempli de curieuses inscriptions. Mais les réalisateurs sont avant tout comme des fans, jusqu'à Michael Haneke qui pose avec la cassette vidéo de La Pianiste, notée 4/5 par Bergman (comme il ne connaissait pas encore Sens Critique, il mettait des étoiles sur les façades des VHS).


On revient sur plusieurs évènements de sa vie, sur des extraits de ses films (dont Persona, qui me donne très envie) ou des tournages, mais il en ressort au fond quelque chose de respectueux pour ce génie, loué par tous et toutes. D'ailleurs, la coréalisatrice Jane Magnusson signera plus tard un formidable portrait de quatre heures de Bergman, une année dans une vie, preuve de son admiration à elle aussi.

Boubakar
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le 9 janv. 2023

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