Triangle par Mickaël Barbato
Un groupe de jeunes adultes embarquent sur un bateau de plaisance. Pourquoi ? Bah OSEF, c'est juste super cool et puis vu que le skipper est célibataire ça fait une bonne raison pour que sa top best friend lui ramène une pouffe grand cru. Mais bien vite, ce qui se dessinait comme une comédie sentimentale parfaite pour une première partie de soirée se transforme en cauchemar. Tout d'abord, le vent disparaît, puis un ciel nuageux se déploie pour laisser exploser un violent orage. L'embarcation chavire, une pouffe à la mer mais 5 survivants et la mer redevient aussi plate que le jeu de Cameron Diaz. C'est là qu'un paquebot fait son apparition, immense. Vide. Mais pas trop...
A la lecture de ce petit résumé, on est en droit de s'attendre à quelque chose dans la très noble lignée des films de vaisseaux fantômes. Grossière erreur puisque rien, mais alors rien n'est à sauver dans ce triste troisième film de Smith. Les raisons sont multiples, visiblement le réal n'a pas pu jouir d'un budget suffisant pour conter convenablement ce qui est, au final, non pas un film d'épouvante comme on pouvait s'y attendre, mais une sorte de thriller. Le cul entre la chaise du sujet de la personnalité de son héroïne, qui est le sujet principal donc, et celle d'essayer de faire peur, Smith en perd totalement le fil de son histoire.
D'ailleurs, il faut souligner la nullité sans fond de cette histoire. Alors que le spectateur comprend très vite que l'effroi ne sera pas au RDV (soit), il se demande presque aussi vite s'il n'est pas pris pour un con tant le propos du film est mal cousu. Une très simple histoire autour du "déjà-vu", comme dans Un jour sans fin devient très vite un ramassis de tout ce qu'il ne faut pas faire. Exemple : on assiste à une séquence de combat entre Jess, l'héroïne, et une personne cagoulée. Plus tard, on comprend qui est sous la cagoule, et pour bien montrer que tout tourne en rond, Smith nous rebalance mais exactement la même séquence, avec peut-être un ou deux inserts en plus. Que les personnages aient une impression de déjà-vu, OK, mais en tant que spectateur c'est plus une grosse impression d'ennui mortel qu'autre chose.
En bref, ça ne tient jamais debout niveau scénario. Visuellement, c'est tout aussi catastrophique. Comme dit auparavant, visiblement le budget n'était pas folichon, les CGI sont parfois du niveau d'un mauvais Asylum. Donc quand c'est comme ça, tu t'adaptes, tu ne shootes pas des plans larges qui trahissent ça. Mais non, Smith veut absolument du spectaculaire pour pouvoir singer les morts-vivant d'Hollywood. Il a essayé, il a raté (lamentablement) et ça laisse une impression de volonté d'esbroufe assez antipathique.
Paraît que la fin rattrape le tout, mais au-delà du twist qui se sent à des kilomètres à la ronde et surtout au-delà du fait que ce final confirme un scénario sans queue ni tête, c'est surtout la lourdeur du résultat qui restera. Dommage, mais le ciné britannique a bien mieux à offrir.