Trio de saveurs épicées sur lit de fantastique vintage

Le cinéma fantastique de studio des années 1960 a ceci de bon qu’il revient aux fondamentaux du genre. Corman est le spécialiste de l’exercice mais Sidney Salkow fait ici la démonstration que ce talent peut être partagé. Pour la petite histoire, Salkow est aussi le réal de Je Suis une Légende (pas vu encore) dont le remake avec Will Smith a fort bien marché. Ici donc, trois chapitres ou plutôt trois courts interprétés par les même comédiens, dont l’excellent Vincent Price. Il s’agit de libres adaptations de Hawthorne, d’où l’ambiance morale pesante. La première histoire est celle d’un homme qui ne peut renoncer à l’amour de sa défunte épouse. Ça tombe bien, elle a prévu de revenir. Ça rappelle Poe et visuellement, c’est très bien foutu. Un joli kif en 30 minutes. La deuxième histoire est vaguement celle de Roméo et Juliette mélangée à celle de Méduse. Ils s’aiment mais ne peuvent se toucher et le padre s’oppose à cette relation. Un classique inusable qui fonctionne à merveille dans un décor minimaliste et une mise en scène proche du théâtre. Enfin, proche de la Chute de la Maison Usher, le dernier récit décrit une enquête sur fond de malédiction liée à un meurtre ancien. Tout fonctionne très bien, de la découverte à l’enquête en passant par la révélation du fond de l’intrigue. En très bref, ce film est un petit florilège délectable de cinéma fantastique fauché qui sait ménager ses effets pour mieux surprendre et mieux raconter ce qu’il a à dire. Un exemple à suivre pour tant de tâcherons d’aujourd’hui …