Trois couleurs: Bleu est le modèle type du film qui se veut grand, mais qui est parfaitement vide. Voici quelques-unes des caractéristiques propres à cette espèce de film:
- un rythme volontairement très lent, qui dissimule un scénario indigent;
- des dialogues prétentieux mais d'une platitude écoeurante;
- des gros plans de plusieurs minutes sur des visages fades afin de leur donner de l'importance ; Sur ce point, il semble d'ailleurs que Kieslowski soit convaincu que l'on ressent la tristesse en regardant un visage triste. Ainsi se justifie probablement la série des gros plans Binoche qui, bien loin de faire ressentir la tristesse, finissent par provoquer une sérieuse lassitude ;
- une esthétique légèrement tarabiscotée pour se donner un style et prétendre aux Oscars. Sur ce point, on comparera avec un film comme Phantom Thread pour mesurer la différence de qualité esthétique et comprendre ce qu'est une image réellement travaillée. Non, il ne suffit pas de mettre du bleu partout et d'appeler cela "esthétique";
- et enfin, un peu de musique classique, inévitable pour se donner un air de grand film.
Pour couronner le tout, on voit un micro dépasser (vers 1h28) du haut de l'écran, juste au-dessus de la tête de Juliette Binoche, ce qui donne l'idée du soin apporté au film... (perso, je n'ai jamais vu une erreur aussi grossière depuis que je vois des films).
Je n'ai rien à ajouter, sinon que le film est particulièrement froid, glauque et ne donne absolument aucun enthousiasme. Je l'ajouterais à ma liste des films à éviter à tout prix, si j'en avais une. Cela dit, la fin du film montrant en fondu enchaîné Alzheimer, les putes et le bébé m'a bien fait rire de dégoût: on ne pouvait pas mieux finir un film aussi raté !