Après Bleu et Blanc, Rouge est le point culminant de la trilogie « Trois Couleurs » de Krzysztof Kieslowski, où se révèle enfin toute son architecture poétique.
Un vieux juge aigri, une étudiante mannequin et un chien blessé qui les rattache, tel un improbable lien du hasard. Car c’est bien de cela qu’il s’agit: de la toile magique des coïncidences, des rencontres, des impalpables mystères de la vie qui nous relient malgré le temps ou la distance.
Petit Poucet méticuleux, Kieslowski sème ses indices: voiture rouge, affiches rouges, robes rouges, billets rouges d’un ferry qui s’en va et éclat rouge d’un feu qui s’allume… Si notre raison s’y perd, notre coeur lui s’y retrouve.
Rouge c’est l’interdit qu’on transgresse et qu’on dépasse. C’est aussi la fraternité qui fait aider une vieille dame à jeter sa bouteille dans un container. C’est la vie qui continue quand le navire a fait naufrage. Rouge, c’est le testament cinématographique et poétique de son réalisateur. A la fin quelques réponses, beaucoup de questions, et l’impression inexplicable que les fils du hasard sont parfois cohérents.