Cinéaste méconnu, voire inconnu, Maurice de Canonge, mérite pourtant de ne plus l'être, au titre de grand réalisateur de navets. Ses "Trois de la Canebière" ne manquent pas d'intérêt dans le registre de la désinvolture et du comique involontaire.
La comédie est une opérette dans laquelle, pour un oui ou pour un non, Henri Genès, le non moins inconnu Marcel Merkès et d'autres poussent la chansonnette avec une bonne humeur toute marseillaise. Deux jolies fleuristes se font passer pour des actrices de cinéma auprès de leurs prétendants (le séducteur et son incontournable faire-valoir), modestes pêcheurs, eux-mêmes usurpant l'état d'industriels.
C'est une bluette insignifiante préparée à la mode provençale, avec tous les lieux communs du pittoresque méridional. L'ensemble relève de la tradition du nanar, c'est-à-dire d'un humour au mieux futile et d'une réalisation hâtive. Enfin, les textes des chansons, avec leurs pauvres rimes (amour-toujours..), font de ces amoureux d'opérette des figures infiniment plus comiques, malgré elles, que sentimentales ou romantiques.