Péril en la demeure
Inspiré par les scandales de corruption et blanchiment ayant secoué le Brésil en 2014, Trois Étés met la servante d'une famille aisée (mouillée dans les affaires) au centre de son intrigue. Mada,...
Par
le 10 avr. 2020
4 j'aime
Chronique du chaos social brésilien, peu de temps avant l'arrivée au pouvoir du redoutable Bolsonaro, Trois étés se place d'emblée du côté des exploités (les domestiques) dans une lutte des classes qui va changer d'âme avec de nombreux arrestations de corrompus (les élites). Le film de Sandra Kogut prend ainsi des allures de conte libertaire où l'auto-gestion remplace les rapports habituels de maîtres à "esclaves", sujet si souvent traité dans le cinéma brésilien. Au passage, dans sa tonalité et ses thématiques, Trois étés n'est pas sans rappeler La règle du jeu de Renoir, toutes proportions gardées. Scindé en trois parties, comme son titre l'indique, à l'époque charnière de Noël et de la fin de l'année (l'été dans l'hémisphère sud), le film est assez fréquemment elliptique et allusif, parfois de façon excessive, ce qui peut nuire à la bonne compréhension des faits et ne contribue pas à fluidifier un ensemble dont la rigueur de mise en scène n'est pas la principale qualité. Au demeurant, l'idée principale de Sandra Kogut est de suivre sans la lâcher sa pétulante et énergique héroïne, Mada, gouvernante d'une famille bourgeoise, femme à tout faire et commandante en chef d'une armée de domestiques bien dépourvue quand la crise est venue. Le film peut compter sur l'excellence et le charisme de l'actrice Regina Casé, sorte de Noémie Lvovsky, tropicale, mais le long-métrage pâtit de cette obsession à toujours coller à ses basques avec sa propension à s'exprimer de manière prolixe, en toutes circonstances. Trois étés penche vers la comédie sarcastique et ironique mais sans que la réalisation réussisse à suivre dans cette veine, trop arc-boutée sur une raideur un peu scolaire dans récit trop manichéen tant le portrait des nantis semble un tantinet caricaturale et atrophiée, en tous cas insuffisamment étayé.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2020
Créée
le 12 mars 2020
Critique lue 582 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Trois étés
Inspiré par les scandales de corruption et blanchiment ayant secoué le Brésil en 2014, Trois Étés met la servante d'une famille aisée (mouillée dans les affaires) au centre de son intrigue. Mada,...
Par
le 10 avr. 2020
4 j'aime
Dans Trois étés, Sandra Kogut s’intéresse aux conséquences ignorées de la lutte anti-corruption au Brésil à travers ces domestiques qui se retrouvent abandonnés suite à l’arrestation de leurs...
Par
le 27 mars 2020
4 j'aime
Chronique du chaos social brésilien, peu de temps avant l'arrivée au pouvoir du redoutable Bolsonaro, Trois étés se place d'emblée du côté des exploités (les domestiques) dans une lutte des classes...
le 12 mars 2020
4 j'aime
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13