Une chanson populaire qui sert de motif, une chanson qui a quelques traits d'un roi Lear sans couronne mais banni deux fois, une fois par son gouvernement et par deux de ses filles, et qui finit par "contaminer" la troisième de ses filles, en étant la cause de son éviction du couvent. Les responsables d'un petit village slovaque préparent la fête de la moisson qu'ils utilisent aussi sous différents prétextes pour casser la cohésion des sœurs qui travaillent à la ferme et à la moisson, et ce, malgré leur efficacité. Un ingénieur qui a des vues sur une des sœurs les aide à sa manière. "Trois filles" examinent comment un groupe en recherche de cohésion ou menacé d'éclatement crée son bouc émissaire et le renvoie, dans le meilleur des cas, à l'extérieur, quand bien même cet extérieur n'est pas sensé exister officiellement...
La réalisation m'a paru moins inspirée que "Sinko v sieti" (Le soleil dans un filet) mais assure l'essentiel. Je regrette certaines scènes qui manquent de caractéristiques fortes, semblant répéter un peu une scène précédente, sans que les intentions de la répétition soient tout à fait claires. La jeune fille est de toute beauté.
Trois filles est un film qui fonctionne par parabole : les 3 chiens affamés dans une cage est sans doute l'idée la plus vivante et large du film.