Braquer c'est une organisation, ce n'est pas une chose que l'on peut prendre à la légère, surtout si on vise un butin d'exception. Le film de Yates met en scène une bande de braqueurs dans l'Angleterre des années 60. L'ambiance dans laquelle se trouve le pays est bien retranscrite, on sent le poids de ce ciel constamment gris. Les bâtiments sont gris, les routes sont grises, les vêtements sont gris, les voitures sont grises, tout est rythmé par cette grisaille. Ces gars rêvent d'ailleurs. De soleil? On ne sait pas, mais on comprend qu'ils cherchent à fuir cette vie. Le nerf de la guerre pour vivre autrement c'est l'argent. Et comme ils n'ont pas l'intention d'attendre des années pour arriver à leur but il leur faut faire un gros coup. La narration de Yates est efficace. On voit d'abord des gars effectuer un casse, celui-ci donne d'ailleurs lieu à une efficace course poursuite. Puis la police part sur les traces de la bande. On suit alors l'organisation et la préparation d'un plus gros casse de la part les malfrats. En parallèle a cela on voit la police qui cherche à savoir ce qu'il se trame. Ils ne savent pas grand-chose mais ils se préparent à un gros coup. Être un truand ça n'engage pas que sa petite personne. Yates aborde la question du couple. De la femme qui en a marre de subir les aller venu de son homme, de la prison à la liberté. Elle l'aime mais l'envie de stabilité devient de plus en plus forte. Et son malfrat de compagnon lui a promis à de trop nombreuses reprises le dernier coup. Celui-ci elle le découvre, cela crée une grande tension entre les deux. Lui vu la somme qu'il vise sait que se sera soit le dernier, soit la prison, mais il ne veut plus y retourner. Seulement dans une équipe il faut être le moins possible, car plus on ait plus il y a des risques. Tout le monde n'a pas la même rigueur. Yates fait un film qui a une classe que l'on ne trouve plus actuellement, c'est tenu et très efficace.