Afin de préparer le braquage d'un train liant Glasgow à Londres, un bandit va recruter un groupe de malfaiteurs ; tout le film va consister en cette organisation.
Bien que Trois milliards d'un coup (traduction stupide, mais j'y reviendrais) soit un film assez peu reconnu, il est celui par lequel son réalisateur Peter Yates va faire une carrière à Hollywood. Sur la seule foi de sa formidable introduction, qui est une poursuite en voiture, Steve McQueen va ainsi recruter le réalisateur afin de tourner Bullitt l'année suivante. Mais je vais rester sur ce second film, parfois imparfait, dans la caractérisation des personnages notamment, car il se situe non pas sur le casse proprement dit, mais sur l'avant, toute la préparation, les atermoiements des bandits, notamment dans leurs relations avec leurs femmes qui sont las de leurs allers-retours en prison, une superbe scène durant un match de football, et ainsi de suite...
C'est très bien réalisé, on voit que Peter Yates a aimé Quand la ville dort de John Huston, et les acteurs sont impeccables, en particulier Stanley Baker (qui fut également producteur) en cerveau de la bande. Rien que la maitrise de l'introduction, qui concerne un premier casse, avec des plans parfois sidérants où on se demande comment il n'y a pas eu de victimes, montre la maitrise du réalisateur, qui tournera souvent d'ailleurs autour de l'esprit de bande, comme La bande des quatre ou Les Copains d'Eddie Coyle, qui était son film préféré de sa carrière. En tout cas, le braquage à l'anglaise est quasiment un genre en soi, je pense aussi à Italian Job sorti à la même époque, et Robbery (titre original, car il est seulement question de 300 000 £ à voler et non pas trois milliards comme le nom français semble l'indiquer) est clairement une réussite.