Il est rare Raphaël Personnaz , il est déjà unique et programmé pour durer. Il a tout : l’intelligence, la finesse, la beauté, le romantisme et la justesse, il fait la différence, et il a tout d’un grand.
Trois Mondes n’est pas un grand film, c’est surtout trois vies différentes :
AL est le besogneux, honnête et méritant, il a gravit les échelons avec patience, aux portes de la réussite et du mariage avec la fille du patron.
Un gros patron, grossier et sans complexe, un gros con sans scrupule, Il donne les clefs de son royaume, une entreprise de voiture florissante à son futur beau-fils , il l’a formé c’est un peu son oeuvre.
Seulement, voilà, tout part de travers, le soir de son enterrement de vie de garçon. Al renverse un homme et prend la fuite, sa culpabilité le rattrape et c’est sans regret qu’il va vouloir se racheter.
La victime vient de Moldavie, un clandestin qui pour certains serait sans importance mais Juliette, témoin de l’accident, prend cela très à coeur, alors ces trois univers qui n’avait à priori aucune raison de se rencontrer vont se croiser, s’éviter, se pardonner, se bousculer au milieu de ce drame.
Clotilde Hesme est Juliette, humaine au delà de la raison, en croisade pour la justice sans trop savoir la situer.
Jean-Pierre Malo est le sale patron, qu’on aime détester.
On croise Adèle Haenel, la futur mariée, entière et passionnée, mais pas vraiment à sa place.
Reda Kateb est Franck, il joue divinement la mauvaise conscience, la crapule et l’opportunisme.
Catherine Corsini a du coeur mais le scénario est un peu brouillon et la réalisation trop précipitée. On aurait aimé aller encore plus loin dans le drame et on s’interroge sur cette passion fugace entre Al et Juliette.
La fin semble inachevée comme trop lourde à porter.
Mais Catherine Corsini est une réalisatrice/scénariste généreuse.
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