Après des années pour le moins expérimentales, Raoul Ruiz nous revient (enfin) avec un film un peu plus conventionnel, ou tout au moins un peu plus "contrôlé", et le miracle se reproduit : "Trois Vies et une seule Mort" est à la fois drôle et époustouflant d'inventivité et de liberté ! Raoul Ruiz y joue les prestidigitateurs et s’ingénie à nous égarer, entraînant à la suite d'un Marcello Mastroianni littéralement incroyable dans son incarnation de quatre personnages différents... Mais incarne-t-il vraiment les quatre hommes ? N’interprète-t-il pas, au contraire, un seul personnage atteint de troubles de la personnalité ? Le - grand - cinéaste chilien nous laisse à nos doutes, et entre vertige et jubilation, ceux-ci nous poursuivront longtemps. [Critique écrite en 1996]