Troll
5.3
Troll

Film de John Carl Buechler (1986)

Voir le film

Du débile fait Homme et de l'inconcevable fait Troll

Troll est un film de dark fantasy extrêmement original et déroutant. Entre mélodrame pour trisomiques et série B familiale paumée dans le bis pittoresque, Troll est à la hauteur des espérances mais c’est surtout une grande surprise. [Sauf l'hystérie et le budget modeste] Il n’a rien du nanar qu’on pouvait espérer à la simple évocation de son titre si stimulant, devenu un nom commun depuis une décennie.


Toutefois dans ce cas aussi, il désigne des agitateurs malfaisants. Au-delà du fameux Torok, sorte de master troll au visage de Anthony Hopkins hirsute et aplati, on retrouve toute une confédération d’étranges créatures (dont un crocodile et un cochon mutants). Les maquillages sont à la hauteur et l’inspiration au rendez-vous.


John Carl Buechler (Vendredi 13 VII) et son équipe ont crée tout un écosystème d’une immense diversité, dont Torok est en quelque sorte l’ambassadeur peu diplomate auprès des humains. Pour éclairer les nouveaux occupants de l’immeuble siège de l’intrusion des trolls, une bonne fée est là : la voisine, cette dame chic sexagénaire semblant bien connaître toute cette faune issue de la bague verte. Elle a même un champignon tirant la langue dans sa casserole et lorsque la meute dérape, elle fait sonner la trompette pour calmer le jeu.


Toutes les reliques saugrenues jonchant le film le rendent d’autant plus exotique, en éludant presque totalement de l’esprit du spectateur le redoutable manque d’enjeu de l’ensemble. Dommage dans ce cas que les deux suites de ce relatif succès public à l’époque (1986), passé culte pour certains, aient complètement rompu avec son esthétique. Troll aurait même influencé JK Rowling pour ses Harry Potter !


En-dehors de ses guests, le film se distingue par son climat onirique, une certaine capacité à envoûter tout en présentant une narration bancale, toute en zig-zag. L’ensemble est parsemé de scènes inutiles, comme celle du nain venu discuter. Dans un dernier tiers absurde, les protagonistes se donnent le tour pour se balader dans la demeure un sceptre en guise d’arme blanche à la main.


On a le temps de s’ennuyer, d’errer plutôt (hormis la gamine possédée, les acteurs sont souvent trop fades pour emporter le spectateur), mais pour de si beaux aperçus trollistiques (comme le rock du père), le prix est dérisoire. Il faut bien dire trollistique, car les nanardeux eux-mêmes ne fréquentent pas de tels objets et que la foi dans son sujet WTF de Troll en fait une séance troll au sens communément entendu aujourd’hui.


https://zogarok.wordpress.com/2016/08/17/troll/

Zogarok

Écrit par

Critique lue 731 fois

1

D'autres avis sur Troll

Troll
freddyK
5

Et Vous Trouvez ça Troll ?

Même si cela n'a aucune véritable importance j'ai fait un peu les choses à l'envers en découvrant Troll 2 bien avant Troll tout court. Pas très grave puisque les deux films n'ont strictement rien à...

le 17 mars 2024

5 j'aime

3

Troll
RENGER
1

D'un ennui incommensurable

Troll (1986) est une Série Z qui a extrêmement mal vieillit, le scénario et les dialogues sont affligeants, il en est de même avec le jeu des comédiens. Les trolls quand a eux sont d'une laideur...

le 20 avr. 2011

2 j'aime

2

Troll
Jay77
3

La décadence d’Atreyu Le guerrier

Noah Hathaway n'en a pas fini avec l'Heroic Fantasy. Deux ans après L'histoire sans fin, notre jeune guerrier chasseur de buffle pourpre dans les plaines repart en croisade dans les années 80 pour...

le 20 mai 2019

1 j'aime

Du même critique

La Haine
Zogarok
3

Les "bons" ploucs de banlieue

En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...

le 13 nov. 2013

51 j'aime

20

Kirikou et la Sorcière
Zogarok
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

le 11 févr. 2015

48 j'aime

4

Les Visiteurs
Zogarok
9

Mysticisme folklo

L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...

le 8 déc. 2014

31 j'aime

2