Le film militant est un genre cinématographique à part. Souvent décrié, il a pourtant engendré nombre de chefs d'œuvre engagés. Cet article se consacre à un de ses représentants méconnus dédié à la lutte contre... la lutte contre QUOI ? La lutte contre les végétariens ? Les VEGETARIENS ? Ces hipsters à la con qui bouffent du tofu ? Ah ouais j'avais oublié un détail : c'est un article pour la Nanarothèque.
Un papi raconte à un gamin pénible l'histoire d'un type poursuivi dans une forêt par des gobelins. Bien entendu, le maquillage des gobelins ressemble au costume de la kermesse de ta petite sœur mais avec la tête de Jean-Louis Borloo après un cubi de villageoise. Bien entendu c'est filmé comme la bobine super 8 de cette même kermesse. Et bien entendu, le mec se casse la gueule en faisant une cabriole. Alors les gobelins le transforment en créature moitié homme moitié légume vert et après ils le mangent, parce que c'est bon les légumes.
La maman rentre dans la pièce, et là on apprend qu'en fait le papi est mort, et que cette histoire c'est une vision de l'enfant, Joshua. Pour le calmer, sa mère lui dit que les gobelins n'existent pas. Franchement, je suis sûr qu'elle y connaît rien, et on sait tous comment ça finit. Non mais c'est vrai quoi, il faut que les mères elles apprennent à la fermer. Si une maman dit « oh mais non les vampires n'existent pas, mon chéri », dans la demi-heure, tout le monde se fait décimer par Dracula. Si elle dit « n'aies pas peur, on sait bien que les fantômes n'existent pas », tu as direct Sadako qui te tape sur l'épaule. Je suis sûr que Einstein, sa maman lui disait « oh mais non mon poussin, la relativité générale ça n'existe pas ».
Le gamin, sa grande sœur, son papa et sa maman partent en vacances à Nilbog. Nilbog. NILBOG. Vous voyez le problème avec le nom de cette ville ou pas ? Si pas, mettez votre écran à l'envers, le socle vers le haut (faites gaffe au fil). N I L B O G. Ça va mieux maintenant ? Alors là c'est sûr. La maman qui dit que les gobelins n'existent pas, le village qui s'appelle Nilbog, y'a aucun doute, ils vont se faire bouffer par des zombies.
Dans la voiture, Joshua rêve qu'il se transforme en arbre et qu'il se fait manger par des gobelins mais tout le monde s'en fout. En même temps, il faut comprendre sa famille : quand votre gamin est aussi mauvais acteur, on a pas trop envie de l'écouter. Enfin ceci étant, c'est pas vraiment sa faute, ça doit être génétique vu que son papa, sa maman, sa grande sœur et même le fantôme de son grand-père jouent comme Francis Huster pété à l'acide qui essaie de décrocher le rôle principal dans un biopic de Fernandel.
Les villageois de Nilbog sont pas très sympas, mais c'est la campagne, c'est pittoresque, c'est bien connu que les paysans sont rustiques. Heureusement, il y a du manger tout vert sur la table. Joshua a une vision : si sa famille dîne, ils vont se transformer en légumes et se faire bouffer par les goblins. Le fantôme du grand-père stoppe le temps avec la technique dite du « les acteurs restent immobiles sauf qu'en fait ils tremblent quand même pas mal ». Alors Joshua, il est trop malin, il se met debout sur la table, pisse sur la bouffe et comme ça c'est sûr que personne va se régaler. Original mais efficace. Sa famille est sauvée, mais du même coup, il condamne le spectateur à une heure supplémentaire de film.
Saviez-vous que « le vert est la couleur de Satan » (sic) ? Saviez-vous que quand une vieille avec des dents pourries et qui rit beaucoup vous donne une potion qui fume, il faut éviter de la boire ? Troll 2, un film qui donne envie de manger de la viande, histoire d'être sûr que le réalisateur de cette daube n'ait pas besoin de faire une suite.
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