Si vous aimez le cuir et le cul de Georges Clooney

Dans la bat-cave, bat-alerte. Robin et Batman mettent leurs bat-costumes. A l'aide de gros plans serrés courts enchaînés, nous pouvons admirer la cuvée 1997 des costumes de nos héros, qui, d'après Joel Schumacher sont inspirés par les statues grecques. Gros plans sur les abdos marqués, les bat-tétons, les fessiers musclés et les coquilles protubérantes. Ah, oui, voilà une ode au bon goût, esthétique gay années 80 façon Top Gun, mais 15 ans trop tard. C'est comme si le réalisateur avait cru que les clips des Scissor Sisters devaient être pris au premier degré et avait mis Batman au milieu. Amateurs de petits culs masculins lardés de cuir et d'éclairage néon, bonjour.

Mr. Freeze est au musée de Ghotam City. Si vous pensez à un bâtonnet glacé à déguster à la sortie de l'école, bien entendu, vous n'avez pas peur, mais en vrai, c'est Arnold Schwarzenegger qui essaie d'être drôle. Tous ceux qui se rappellent d'Un Flic à la maternelle comprendront l'horreur de la situation. Pour ne rien arranger, ses sbires sont des espèces de gobelins mal maquillés qui font du patin à glace ou, comme le dit Robin dans un des nombreux éclairs de génie du film « une équipe de hockey de l'enfer ». Je vais prendre une aspirine, je reviens.

Après avoir empoché un diamant géant, le méchant s'enfuit dans une fusée, qui est, comme chacun sait, un moyen de transport bien pratique. Batman a réussi à se faufiler à l'intérieur, mais se retrouve emprisonné dans de la glace. Heureusement, Robin était agrippé à la fusée, il délivre Batman avec son batlaser après que Mr Freeze s'est enfui en riant (rappelez-vous vos leçons de nanars : il est très méchant donc il cabotine beaucoup, en plus il a l'accent autrichien, même si ça il fait pas exprès), puis les deux héros explosent la fusée avec une batbombe.

Ils planent avec leur bat-surfs et rattrapent Mr Freeze et son parachute en ailes de papillon. Après une folle course-poursuite, le vilain congèle Robin et s'échappe. C'est là qu'on voit que Batman est un anti-héros. S'il avait la moindre considération pour le spectateur, il aurait arrêté le vilain et par là-même ce massacre qui dure déjà depuis 20 bonne minutes. Mais ce salaud, au lieu d'abréger le supplice, paf, voilà qu'il laisse partir, on va devoir s'en taper 106 minutes de plus, vite je vais chercher ma boîte de dolipranes.

Dans une cabane au fond des bois, Uma Thurman surjoue et fait des expériences avec des plantes. On connaît nos classiques, on sait que ça finit mal. Pas de surprise, derrière une porte cachée, son boss, le savant fou local fabrique des super soldats qu'il essaie de vendre à des émirs arabes. Quand Uma le surprend, il la tue, mais par magie ou alors un événement scientifiquement très probable, elle se réveille en super-bonasse qui contrôle les végétaux et qui fait des bisous qui tuent. Si j'avais le temps, je trouverais un jeu de mot rigolo, ou alors une contrepèterie, à faire avec le prénom Uma, mais il faut que j'aille ranger cette boîte de dolipranes et prendre un di-antalvic.

Pendant ce temps, Bruce Wayne explique à Robin le background très complexe derrière le personnage de Mr Freeze. Donc à la base, Schwarzenegger joue un prix Nobel de physique qui voulait congeler sa femme, atteinte d'une maladie rare, puis qui est tombé dans un bac de cryo-solution à -50 degrès. Repoussant les lois de la physique, il a survécu, mais en échange, il doit se garder au froid, et pour cela, il a besoin d'une combinaison qui utilise des lasers et des diamants. Ne m'en demandez pas plus, le type est prix Nobel de physique, il est évident qu'on est incapable de comprendre la théorie scientifique derrière tout ça, mais peut-être qu'un bon gros joint m'aidera.

Dans son repaire secret, Mr Freeze explique son plan machiavélique. Il veut dérober des diamants géants, comme ça il pourra les utiliser avec ses lasers et geler la ville, puis, avec l'argent de la rançon, financer ses recherches. C'est plus malin que de se lancer dans le commerce des surgelés, mais beaucoup moins que de vendre directement les diamants volés. Bon c'est un méchant, on peut pas lui demander d'être intelligent sans quoi le film serait bon et j'aurais rien à écrire dans ma rubrique.

Pendant ce temps, la nièce d'Alfred arrive au manoir Wayne. Robin, qui n'arrive pas encore à accepter son homosexualité, la drague comme un fou au grand désespoir de Batman. La journée, la jeune fille se la joue fayote en blazer aux couleurs de son université anglaise, mais la nuit, elle met son blouson de cuir et chevauche des motos customisées. Mon dieu, quel est son terrible secret ? Je crois pas qu'un valium me suffira pour accepter la présence de Batgirl, mais dans le doute je vais aller en avaler un.

Ce qui est fou avec ce film, c'est que la franchise n'a mis que huit ans à s'en remettre. C'est un nanar, du genre qui fait d'abord rigoler, puis qui après fait mal à la tête. Mal joué, mal écrit, mal dirigé, esthétiquement hallucinant, aussi moche qu'un clip des East 17 en accéléré et aussi énervant qu'Arielle Dombasle qui chante du Larousso, c'est une aberration totale. Batman and Robin, sans conteste le film qui m'aurait fait regretter d'écrire cette rubrique si je n'étais pas masochiste.
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le 7 oct. 2010

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