Norvége. Une équipe d'étudiant en journalisme part à la recherche d'un mystérieux braconnier pris en grippe par les locaux. Il se trouve que cet homme pratique une chasse particulière, en accord avec l'Etat norvégien...

The Troll Hunter est une preuve de plus que le cinéma à la première personne n'est pas totalement vain, comme certains derniers exemples (Paranormal Activity 2, Cloverfield ou encore Diary of the dead) pouvait le laisser croire. Il aura fallu un petit film norvégien, budgété à 3 millions de dollars, pour tenter d'apporter du neuf. En effet, jusqu'ici, la caméra subjective était utilisée principalement pour mettre en scène le danger. On se souvient de Cannibal Holocaust, ou de Rec, ces films n'ont pour autre but que de nous plonger au premier rang d'une peur panique, d'un malaise.

Bien entendu, les trolls présentés dans le film, clairement décrits pour coller à l'imagerie nordique et non pour un maximum de réalisme, sont une menace, mais ne sont pas considérés comme tel, prioritairement. Le but premier du film est l'émerveillement face à une légende dont on tente de nier l'existence. D'où un sentiment étrange, l'impression que le film se joue de nous avec les codes de ce genre de films. Bien sûr, on a les éternels plans de fuite et tout ce qui s'ensuit, mais très vite l'intention première du réalisateur touche au but : toucher le spectateur face à des bestioles folkloriques au background assez intelligemment utilisé. Le rapport aux chrétiens est évidemment présent, tout comme les multiples races, mais le film n'en fait des tartines qui aurait pu transformer l'expérience en zoo passif.

Malheureusement, l'expérience n'est pas totalement réussie. En effet, alors que les trolls sont bien utilisés, on ne peut pas en dire de même des personnages. Plus généralement, c'est le scénario qui rate le coche, surtout dans la dernière demie-heure où des évènements capilotractés et assez incompréhensibles (le spécialiste des séisme qui sort de nul part et ne sert strictement à rien...). Encore plus dommageable, la bonne idée de faire de l'humain la vraie menace est sous-exploitée, quand elle n'est tout simplement pas prise au sérieux. La fin, les chasseurs polonais, tous ça sonne faux et a tendance à faire sortir du trip.

Certainement pas le meilleur film du genre, mais une découverte à faire et un espoir de voir des films-caméra subjective innover réellement, loin de l'horreur pure.
Bavaria
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le 8 avr. 2011

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