30 ans après Tron, échec cuisant pour les Studios Disney lors de sa sortie, voici TRON : LEGACY, la suite... Etrange idée pour Disney que de s'attaquer à une telle suite, loin de leur image de marque habituelle. Tant mieux après tout, puisque les savoir-faire et les moyens du Studio n'ont pu qu'être probants dans la conception de ce film OVNI.
Sam cherche à percer les mystères de la disparition de son père Kévin Flynn. Créateur de logiciels informatiques, Kévin a conçu un univers numérique, à l'image d'un Dieu, souhaitant créer un monde parfait. Mais son programme s'avère être en fait plus dangereux qu'il n'y paraît. Sam découvre comment s'introduire dans ce programme informatique, et part à la découverte de ce monde étrange.
L'inconnu mais prometteur Joseph Kosinski aux commandes, nous embarque dans un univers créé de toutes pièces, numérique et informatique impressionnant. C'est visuellement, et même formellement tout court que le film est une réussite totale. Les décors, à l'architecture très abstraite, sont démesurés, et sortis tout droit d'un délire imaginatif poussé à l'extrême. Les « personnages » du programme, sont chacun programmés pour une tâche particulière. C'est dans cet espace assez indescriptible qu'évolue Sam, à la recherche de son papounet, pris au piège de sa propre création.
Impossible de passer à côté de la bande originale, composée par Daft Punk, qui apparaît au final comme une évidence, tant l'aspect visuel du film se marie parfaitement à leur univers musical. La partition, puissante, planante, entêtante et empreinte d'un certain héroïsme, mêle avec brio l'orchestre symphonique et les sons électroniques. Les influences Zimmerriennes sont très présentes, mais Daft Punk n'en renie pas pour autant son style, omniprésent tout au long du film, et désormais indissociable de l'ensemble.
Si la richesse formelle est impressionnante et incontestable, le scénario est plus inégal. Tron: Legacy est avant tout l'histoire d'une retrouvaille, entre un père et un fils trop longtemps séparés. Si cette relation père-fils est bien écrite, et fonctionne bien à l'écran, on peut cependant regretter une certaine retenue dans l'exploitation des idées thématiques, qui auraient gagnées à être davantage poussées et approfondies. Tout juste pouvons-nous percevoir les prémisses de questionnements timides sur le pouvoir et les limites de la création. Les créateurs nous prouvent qu'ils peuvent repousser les limites visuelles, voire les supprimer. Les scénaristes se révèlent plus timorés, avec une histoire simple, et balisée. Dommage, car une impression frustrante persiste, celle de ne se contenter que d'une couche assez superficielle. Pourtant, cette exploration science fictive, créditée d'un happy end trèèèèès relatif, est empreinte d'une certaine violence et de noirceur constante... Rare pour un Disney !