Film profond, mais remède à l'insomnie
Encore un film dont il va être difficile pour moi d'en émettre un avis et d'y associer une note vu qu'il m'a totalement laissé indifférent tout en reconnaissant en lui des qualités. Premier bémol, le nom du gaillard. Sérieusement, pas étonnant que les films thaïlandais soient si rares par chez nous quand on voit que le nom du type mérite à lui seul un Bac +5 pour le retenir.
Quoi qu'il en soit Apichatpong Weerasethakul nous offre ici un film surprenant, contemplatif et malheureusement aussi un excellent remède aux insomnies. Le plus étrange aussi est la manière dont l'oeuvre est divisée en deux parties totalement distinctes.
La première partie est une réelle romance entre un jeune soldat, Keng, et un campagnard, Tong. Durant une heure, nous allons suivre les tourtereaux s'afficher de plus en plus à l'écran. Entre ce qui paraissait au premier coup d'oeil (rapide) une amitié assez forte, cela se transforme en une véritable histoire d'amour.
Alors, c'est assez sympathique au début, je me surprenais à ne pas m'ennuyer malgré la lenteur et le très peu d'action à l'écran. Et puis, finalement au fur et à mesure que les choses se répètent, qu'on nous montre ce jeune couple dans le quotidien, l'oeuvre plonge presque dans une banalité et parfois même une mièvrerie affligeante (la séquence où l'un des jeunes hommes est couché sur les genoux de l'autre et lui signifie qu'il avait oublié de lui donner son coeur quand il avait offert plus tôt le CD de The Clash).
Puis subitement, sans queue ni tête, on change totalement de sujet, avec un nouveau titre (Tropical Malady est en réalité le nom de la première partie). Exit l'amourette (bien que toujours en toile de fond) et place à une oeuvre nettement plus métaphysique explorant la mythologie thaï.
Le problème, c'est que je suis déjà à moitié endormi quand arrive cette partie. Alors, ok, quelques plans dans la forêt sont vraiment très jolis (le fantôme de la vache, le tigre,...), mais suivre notre soldat tentant de retrouver son campagnard perdu, dans un silence de mort, c'en est presque trop. On s'emmerde littéralement.
Et ce n'est certainement pas cette histoire d'homme qui se transforme en tigre (d'ailleurs notre bonhomme se balade à poil tout le temps) qui va me raccrocher à quelque chose. Sur l'oeil que j'ai pu garder ouvert, le cinéaste évoque les fantômes, l'animalité de l'homme et d'une certaine manière le deuil (?).
Sincèrement, ça n'est pas mauvais. Mais franchement, le fil rouge est extrêmement ténu entre les deux parties. Et la première aurait très honnêtement pu être raccourcie d'une bonne demi-heure. Je suis demeuré hermétique à la seconde, elle ne m'a pas transportée. Dommage.
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